L'Espagne a affirmé mercredi à New York que le Casque bleu espagnol mort au cours de violences dans le sud du Liban avait été tué par un tir israélien, et a appelé l'ONU à enquêter sur les récents affrontements.

Le Conseil de sécurité des Nations unies était réuni mercredi depuis 16h00 à la demande de la France pour discuter des violents incidents entre Israël et le mouvement chiite libanais Hezbollah à la frontière sud du Liban.

Le Conseil a condamné la mort d'un Casque bleu espagnol, âgé de 36 ans, qui a péri lors d'un échange de tirs entre soldats israéliens et combattants du Hezbollah.

«C'est clair que c'est à cause de l'escalade des violences et c'est venu du côté israélien», a déclaré à des journalistes l'ambassadeur d'Espagne à l'ONU, Roman Oyarzun.

Le diplomate espagnol a précisé avoir demandé pendant la réunion du Conseil une enquête complète sur ce décès.

Mercredi, deux soldats israéliens ont été tués et sept autres blessés dans une attaque revendiquée par le Hezbollah.

En représailles, Israël a bombardé plusieurs villages dans le sud du Liban, où se trouvent des positions de l'armée libanaise et de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), chargée de surveiller la frontière israélo-libanaise.

Ces violences laissent craindre une nouvelle guerre. Israël et le Hezbollah ont déjà été en 2006 les protagonistes d'un conflit sanglant qui a tué plus de 1200 Libanais, des civils pour la plupart, et 160 Israéliens, des soldats en majorité.

«Notre objectif est d'aller vers la désescalade et d'empêcher toute escalade de la situation», a déclaré l'ambassadeur de France à l'ONU, François Delattre, alors qu'il se rendait à la réunion.

La France, à l'initiative de laquelle la réunion a été convoquée, devait présenter une proposition de déclaration appelant à la retenue et la soumettre aux 14 autres membres du Conseil de sécurité.

Le sécrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé de son côté dans un communiqué à un «maximum de calme et de retenue», exhortant toutes les parties à «agir de manière responsable pour empêcher toute escalade dans un environnement régional déjà tendu».

L'ambassadeur israélien aux Nations unies Ron Prosor avait exhorté dans la matinée le Conseil et Ban Ki-moon à «condamner le Hezbollah sans équivoque et publiquement».

«Israël ne restera pas les bras croisés alors que le Hezbollah vise des Israéliens», a-t-il prévenu.

Les Etats-Unis ont assuré Israël de leur soutien: «Nous soutenons le droit légitime d'Israël à se défendre et continuons à exhorter toutes les parties à respecter la Ligne bleue entre Israël et le Liban», a indiqué Jennifer Psaki, porte-parole du département d'Etat, à la presse.

«Nous appelons toutes les parties à éviter toute action qui pourrait entraîner une escalade de la situation», a-t-elle poursuivi

Des incidents ont régulièrement lieu le long de la Ligne bleue, qui fixe la frontière libano-israélienne selon le tracé dessiné par l'ONU après le retrait israélien mettant fin en 2000 à 22 ans d'occupation du sud du Liban.