Au moins deux roquettes tirées depuis le Golan syrien se sont abattues mardi dans la zone du plateau occupée par Israël, qui a aussitôt riposté avec son artillerie, sur fond de tensions autour de la ligne de démarcation, a indiqué l'armée israélienne.

Aucune victime n'a été rapportée côté israélien. On ignore qui a tiré les roquettes venues de Syrie.

Mais, a prévenu le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, «ceux qui essaient de nous mettre au défi à l'intérieur de nos frontières vont se rendre compte que nous sommes prêts à répondre avec force. Israël considère avec la plus grande gravité l'attaque menée contre lui depuis le territoire syrien. Ceux qui jouent avec le feu vont se brûler les doigts».

Tous les visiteurs de la station de ski du mont Hermon, en territoire occupé par Israël, ont été évacués, a indiqué l'armée israélienne.

Les forces de sécurité ont bloqué toutes les routes du Golan, dont celles menant au mont Hermon, a constaté un photographe de l'AFP.

La partie du Golan occupée par Israël est régulièrement frappée par des projectiles venus du côté syrien, où les combats font rage entre l'armée syrienne d'un côté et de l'autre les rebelles et des djihadistes.

Mais ces nouveaux échanges interviennent alors que l'armée israélienne a considérablement renforcé sa présence dans le nord du pays dans l'hypothèse de représailles après un raid meurtrier en Syrie contre le Hezbollah chiite libanais, attribué à Israël.

Le raid mené le 18 janvier a tué six membres du Hezbollah, dont Jihad Moughniyeh, fils de Imad Moughniyeh, commandant militaire assassiné en 2008, ainsi qu'un général des Gardiens de la révolution iraniens.

Israël n'a pas revendiqué ni démenti officiellement la responsabilité de ce raid, mais s'attend depuis à une riposte du Hezbollah, sa bête noire financée et armée par l'Iran.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, doit s'exprimer vendredi pour la première fois sur le raid israélien.

Les Gardiens de la révolution iraniens, armée d'élite de la République islamique, ont également promis une réponse.

L'Iran a averti les États-Unis que leurs alliés israéliens devaient s'attendre à «subir les conséquences de leurs actes», a dit le ministre iranien adjoint des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian.

«Nous avons envoyé un message aux États-Unis à travers les canaux diplomatiques (dans lequel) nous avons annoncé aux Américains que le régime sioniste a franchi les lignes rouges de l'Iran par cette action», a-t-il dit, cité par l'agence officielle Irna.

Téhéran et Washington ont rompu leurs relations diplomatiques en 1980 et correspondent via la représentation suisse en Iran. Téhéran, qui ne reconnaît pas Israël, prédit régulièrement la disparition de l'État hébreu.