Il n'est «pas exact» que le Qatar finance le terrorisme, a estimé mercredi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, s'appuyant sur des enquêtes des services de renseignements français.

«Nous avons fait faire par nos services des enquêtes précises qui ont montré que cela n'était pas exact», a déclaré sur la radio RTL M. Fabius, interrogé sur les accusations récurrentes à l'encontre du Qatar, suspecté de soutien ou de financement de groupes terroristes au Proche-Orient ou en Afrique.

«S'il était avéré que les choses changent, nous changerions nos modes de relations. Mais il n'est pas question, n'y d'accuser injustement, ni si peu que ce soit d'être complaisant avec le terrorisme qui est notre adversaire», a poursuivi M. Fabius.

Le Qatar a réfuté mardi tout soutien à des organisations terroristes.

«L'idée selon laquelle le Qatar financerait ou soutiendrait d'une quelconque manière des terroristes et le terrorisme semble être devenue un présupposé communément admis au sein du débat sur l'extrémisme en Europe», s'est indigné l'ambassadeur à Paris, Meshal Hamad Al Thani, dans une déclaration écrite.

«Il faut être clair, le Qatar ne finance ni ne soutient aucune organisation terroriste», a-t-il insisté.

Régulièrement accusé d'aider les djihadistes du Sahel, le richissime émirat gazier, grand allié de Paris, est également soupçonné de soutenir au Proche-Orient des groupes extrémistes proches des Frères musulmans.

Plusieurs responsables politiques français, notamment de l'opposition de droite, ont pointé du doigt la diplomatie du Qatar au lendemain des attaques djihadistes contre l'hebdomadaire Charlie Hebdo, un supermarché casher et une policière ayant fait 17 morts à Paris du 7 au 9 janvier.