Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou partait archifavori pour mener le Likoud, le grand parti de la droite, dont les adhérents votaient mercredi pour désigner leur dirigeant et candidats députés pour les législatives du 17 mars.

Le vote a débuté dans la matinée et devait s'achever à 22 h locales (15 h, heure de l'Est). Les résultats devraient être rendus publics dans la nuit de mercredi à jeudi.

Selon tous les commentateurs, M. Nétanyahou qui n'a qu'un seul rival en la personne de Danny Danon, un dur du parti favorable à une colonisation à tout va dans les Territoires palestiniens occupés, devrait l'emporter.

Cette primaire est la première étape pour le chef de gouvernement qui aspire à exercer son quatrième mandat à la tête du gouvernement. Début décembre, M. Nétanyahou avait provoqué des élections anticipées pour mars, deux ans et demi avant la fin de sa législature. Un pari que certains commentateurs jugent risqué au vu des sondages.

«Cette primaire est importante, car elle va déterminer celui qui dirigera le Likoud, en vue de mener et de sauvegarder le pays», a affirmé M. Nétanyahou en votant à Jérusalem-Ouest.

Les 96 651 membres encartés du Likoud doivent également établir la liste des candidats à la députation. Lors de la dernière primaire en janvier 2012 avant les précédentes élections, ce vote avait marqué un net tournant à droite avec l'éviction de plusieurs ministres et députés de l'aile modérée au profit de partisans d'une ligne plus nationaliste.

La primaire de mercredi devait avoir lieu dans 115 bureaux en Israël, ainsi qu'en Cisjordanie, à Jérusalem-Est et sur le plateau du Golan, des territoires occupés où se trouvent des colonies israéliennes.

Pour Tamir Sheafer, professeur de Sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, «il est très probable que nous ne voyions qu'une simple variation par rapport à la liste des députés sortant». Actuellement, le Likoud compte 18 députés sur 120.

D'ailleurs, souligne cet universitaire, la composition de la liste du Likoud ne devrait pas avoir d'influence sur le choix des autres formations susceptibles de former une coalition, indispensables pour former un gouvernement en Israël, en raison du système de proportionnelle intégrale.

Position dominante menacée 

Selon les derniers sondages, le Likoud est menacé par la montée en force du parti travailliste dirigé par Isaac Herzog, qui a conclu une alliance avec Tzipi Livni, ex-ministre de la Justice récemment limogée par M. Nétanyahou et chef du parti centriste HaTnuah.

Le Likoud et le parti travailliste font jeu égal avec chacun entre 22 et 24 mandats sur 120.

Pour Yoaz Hendel, du quotidien Yédiot Aharonot plutôt hostile à Benjamin Nétanyahou, le «Likoud aujourd'hui n'a pas d'énergie nouvelle, jeune, charismatique. Le Likoud savait dans le temps marier (...) nationalisme et libéralisme. Mais ce mariage n'existe plus».

Selon lui, le Foyer Juif, un parti religieux nationaliste fervent partisan de la colonisation dirigé par Naftali Bennett, va «prendre des sièges au Likoud». Une analyse confirmée par les sondages qui prévoient une percée du Foyer juif à 16 à 18 sièges contre 12 dans le Parlement sortant.

«Lorsque le Likoud ne parvient plus à se présenter comme un parti de droite, libéral, pragmatique, il perd sa capacité à gouverner et à attirer des électeurs centristes», poursuit-il.

Mme Livni prévoit que la liste élue mercredi va «entraîner Nétanyahou vers des positions extrémistes et une alliance avec Naftali Bennett».

«La plupart de ceux qui seront élus ne veulent pas d'accord» avec les Palestiniens, a encore accusé celle qui était chargée des négociations de paix, faisant allusion au chef du Foyer juif, hostile à la moindre concession territoriale.

Arik Bender du quotidien de centre-droit Maariv affirme pour sa part que les dirigeants du Likoud s'inquiètent du fait que la liste qui sera élue mercredi soit «trop grise en manquant de vedette» et «trop extrémiste» ce qui pourrait effrayer les électeurs modérés et les inciter à voter pour Koulanou («Nous tous», en hébreu). Il s'agit d'un nouveau parti centriste à vocation sociale dirigée par Moshé Kahlon, un ancien ministre du Likoud qui a fait scission.