Le pape François a adressé avant Noël une longue lettre aux chrétiens d'Orient, les exhortant à la «persévérance» et au dialogue inter-religieux en dépit des difficultés, affirmant qu'il n'y avait  pas d'alternative.

Dans cette lettre publiée mardi en sept langues - dont l'arabe - par le Vatican, le pape argentin juge que «le dialogue inter-religieux est d'autant plus nécessaire que la situation est plus difficile» et qu'il «n'y a pas d'autre voie».

«Il est le meilleur antidote à la tentation du fondamentalisme religieux», observe-t-il. «Vous pouvez aider vos concitoyens musulmans à présenter avec discernement une image plus authentique de l'Islam, comme le veulent beaucoup d'entre eux».

Ces derniers répètent eux-mêmes «que l'Islam est une religion de paix qui peut s'accommoder du respect des droits de la personne et favoriser la cohabitation entre tous», note le pape.

Jorge Bergoglio reprend ses précédents appels: il exige une «position claire et courageuse» de tous les responsables religieux contre le terrorisme, demande que la violence soit «contenue et arrêtée le plus tôt possible» et encourage «la négociation et le dialogue diplomatique».

Dans une allusion claire à l'organisation État islamique (EI), le pape exprime son inquiétude devant une «organisation terroriste, de dimensions autrefois inimaginables, qui commet toutes sortes d'abus».

Elle «frappe de manière particulière certains d'entre vous chassés de façon brutale de leurs propres terres, où les chrétiens sont présents depuis les temps apostoliques», dénonce François, en évoquant aussi le drame d'autres communautés pourchassées comme les yazidis.

Le pape François évoque la souffrance des femmes, des enfants, des personnes âgées «qui doivent affronter la rigueur de l'hiver sans un toit»: cette souffrance «crie vers Dieu et fait appel à l'engagement de tous», affirme-t-il en exhortant à une solidarité concrète des Églises plus riches.

Le pape demande aussi que «les personnes séquestrées, parmi lesquelles des évêques orthodoxes et des prêtres de divers rites», puissent rentrer chez elles «bientôt saines et sauves».

«Chères soeurs et chers frères chrétiens du Moyen-Orient, vous avez une grande responsabilité, et vous n'êtes pas seuls à l'affronter», conclut le pape en disant écrire «pour vous encourager et pour vous dire combien votre présence et votre mission sont précieuses en cette terre bénie (...).