Au moins 19 personnes ont été tuées dimanche à Bagdad dans deux attentats à la voiture piégée visant des pèlerins chiites se préparant pour l'importante célébration religieuse de l'Achoura, selon des responsables de sécurité et médicaux.

La première explosion, qui a fait 13 morts et 29 blessés, a eu lieu dans le quartier Al-Ilam, dans le sud-ouest de la capitale, près d'une tente où les fidèles étaient regroupés avant la grande fête chiite.

A Sadr City, un quartier chiite du nord-est de Bagdad, au moins six personnes ont péri et 19 ont été blessées dans un second attentat à la voiture piégée qui a visé dans la soirée une tente où étaient rassemblés d'autres pèlerins, selon des sources de sécurité.

Une attaque à la voiture piégée à un point de contrôle de la police dans le centre de Bagdad a par ailleurs fait au moins cinq morts et 17 blessés.

Des centaines de milliers de pèlerins chiites sont en train de se rassembler à Kerbala, au sud de Bagdad, pour y commémorer la mort de l'imam Hussein, l'une des figures les plus respectées du chiisme.

Les célébrations, qui culmineront mardi, ont souvent été marquées par des attaques meurtrières visant les fidèles qui rejoignent à pied Kerbala mais la menace est encore plus grande cette année car les jihadistes sunnites du groupe Etat islamique (EI) ont pris le contrôle de larges zones du territoire irakien, dont des régions du sud de Bagdad, non loin de la route reliant la capitale à Kerbala.

L'EI, comme d'autres groupes extrémiste sunnites, considère les chiites comme des hérétiques.

Le pèlerinage est un test majeur pour le nouveau gouvernement du Premier ministre Haidar al-Abadi comme pour les forces de sécurité, qui peinent à regagner le terrain perdu cette année face aux jihadistes.

La sécurité a été renforcée entre Bagdad et Kerbala, avec plus de 25.000 soldats et policiers et 1.500 volontaires issus de milices chiites déployés sur la route et dans la ville sainte, selon le lieutenant Othman al-Ghanimi.

Une attaque d'envergure à Kerbala, où se trouve le mausolée de l'imam Hussein, serait susceptible d'accroître considérablement les tensions en Irak entre la majorité chiite et la minorité sunnite.