Le président iranien Hassan Rohani a de nouveau critiqué dimanche la censure de l'internet, affirmant que les méthodes répressives étaient contre-productives.

M. Rohani, un religieux modéré, prône une plus grande liberté politique et culturelle dans le respect des valeurs de la République islamique.

Les autorités iraniennes appliquent une politique de filtrage de l'internet, qui empêche aux Iraniens d'avoir accès à des millions de sites politiques, d'informations ou à caractère sexuel, ainsi qu'aux réseaux sociaux Facebook et Twitter.

«Certains pensent qu'on peut régler les problèmes en construisant des murs. Vous créez des filtres, ils créent des proxys (logiciels permettant de contourner la censure). Cela ne marche pas», a-t-il lancé lors d'un discours retransmis en direct par la télévision d'État.

«Il n'y a pas d'autre méthode que la persuasion, la force ne donne aucun résultat», a-t-il affirmé, estimant qu'il fallait «convaincre les jeunes».

Une récente décision du gouvernement d'étendre la licence 3G à deux grands opérateurs téléphoniques iraniens a provoqué une polémique, certains conservateurs s'inquiétant de la possibilité pour les usagers d'utiliser la visiophonie.

Le ministère des Télécommunications a confirmé que les services de visiophonie ne seraient pas ouverts sur le territoire. La visiophonie n'existait déjà pas chez le premier opérateur à bénéficier de la 3G.

Le président Rohani a également critiqué «ceux qui disent en permanence qu'il faut séparer les filles et les garçons», en allusion à une récente décision de la mairie de Téhéran, dirigée par les conservateurs, d'instaurer la séparation des sexes au sein des services municipaux.

Il a rappelé que le fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeiny, s'était opposé à la séparation des sexes dans les universités au début de la Révolution de 1979.

Il a néanmoins défendu le «voile qui protège les femmes», ajoutant qu'il fallait utiliser «le dialogue et la persuasion pour renforcer la morale sociale».

La loi islamique, en vigueur dans le pays depuis la Révolution, oblige les femmes à porter des vêtements amples ainsi qu'un hijab, un voile couvrant les cheveux et le cou, dans l'espace public.