Des centaines de Yéménites sont descendus dans la rue mercredi à Sanaa et dans d'autres villes du pays pour protester contre un quasi-doublement des prix du carburant dans ce pays pauvre et agité par les violences.

Les nouveaux prix sont appliqués à partir de mercredi, troisième jour de la fête musulmane de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du jeûne du mois du ramadan.

Les 20 litres d'essence passent de 2500 à 4000 riyals (de 11,6 à 18,6 dollars) et les 20 litres de diesel de 2000 à 3900 riyals (9 à 18 dollars).

À Sanaa, des manifestants ont incendié des pneus et tenté de bloquer des rues, selon un correspondant de l'AFP.

Des manifestations ont eu lieu à Taëz, au sud-est de la capitale, à Hodeïda (ouest) et Aden (sud), selon des habitants.

«La décision du gouvernement d'augmenter les prix des carburants va nuire davantage aux Yéménites qui vivent déjà dans une grande pauvreté», a commenté à Sanaa un chauffeur de taxi en colère, Talal Makki. «Les Yéménites doivent s'y opposer», ajoute-t-il.

Selon une estimation de la Banque mondiale datant de 2012, plus de 54 % des Yéménites vivent sous le seuil de la pauvreté.

Le gouvernement a promis d'accompagner ces hausses par une augmentation des salaires, mais, selon des experts yéménites, seul un tiers des Yéménites sont des salariés.

Des manifestations de colère ont eu lieu ces derniers mois contre les coupures de courant, fréquentes au Yémen, et des pénuries de carburants.

Outre la pauvreté, le Yémen est confronté à la violence qui est le fait d'Al-Qaïda dans le sud et des rebelles chiites dans le nord.