L'émirat du Qatar va acquérir pour 11 milliards de dollars de missiles Patriot (Raytheon) et d'hélicoptères d'attaque Apache auprès des États-Unis, ont annoncé des responsables du Pentagone à l'AFP lundi.

Le ministre de la Défense du Qatar, Hamid ben Ali Al-Attiyah, a signé le contrat à l'issue d'entretiens avec son homologue américain Chuck Hagel à Washington, ont précisé ces responsables qui s'exprimaient sous le couvert de l'anonymat.

Le Qatar entend ainsi s'équiper pour contenir la menace qu'il voit dans l'Iran voisin, expliquent-ils.

Dans le détail, l'émirat acquiert une dizaine de radars et 34 lanceurs de missiles Patriot, fabriqués par le groupe de défense américain Raytheon, et destinés à la défense anti-missile. En outre, Doha achète 24 hélicoptères d'attaque Apache et des missiles anti-char Javelin, selon les mêmes sources.

Il s'agit du plus gros contrat d'armement passé cette année par les États-Unis.

L'avionneur américain Boeing est de son côté en compétition avec le Britannique BAE Systems et le français Dassault pour fournir au Qatar des avions de chasse.

Dans ce contexte, la vente de lundi est «un bon signe» pour Boeing, s'est réjoui un haut responsable du Pentagone.

Les États-Unis, a-t-il poursuivi, veulent continuer à être «le fournisseur de choix» du Qatar et d'autres États du Golfe en termes d'armement.

C'est la première fois que le Qatar se dote de missiles Patriot, tandis que d'autres pays du Golfe comme le Koweït, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en ont déjà acheté par le passé.

Les responsables américains pressent depuis longtemps leurs partenaires du Golfe de mettre en place un réseau coordonné de défense anti-missile pour faire face à la menace de l'Iran, mais une telle coopération a mis du temps à s'installer.

La vente de ces armes va améliorer les relations diplomatiques et de sécurité des États-Unis avec le Qatar, a estimé l'un des responsables, malgré des différends qui persistent sur le dossier syrien et notamment l'aide de Doha à certains groupes rebelles jugés trop radicaux par Washington.

«C'est un investissement dans la prochaine génération (de dirigeants militaires)... C'est un investissement sur le long terme», a souligné l'un des responsables.

D'autant que le Qatar abrite le Centre des opérations aériennes combinées (CAOC), capital pour l'armée américaine, car les hauts responsables militaires y supervisent leurs avions de combat en Afghanistan et surveillent le trafic aérien à travers le Moyen-Orient.

La vente de ces armes sera également bénéfique à l'économie américaine, selon ces responsables, qui citent le chiffre de 54 000 emplois créés dans le cadre du contrat signé avec le Qatar.

Les missiles Patriot valent plus de 7 milliards de dollars, les hélicoptères Apache plus de 3 milliards et les missiles anti-char Javelin près de 100 millions, selon les mêmes sources.