Le président de la commission électorale indépendante (IEC) Ahmad Yousuf Nuristani a estimé dimanche que l'audit de l'ensemble des suffrages du deuxième tour de la présidentielle, qui a fait l'objet d'un accord entre les deux candidats rivaux, prendrait trois semaines.

«Pour que cet audit soit mené à bien dans les temps, la commission électorale indépendante (IEC) envisage de former 100 équipes pour examiner 1000 urnes par jour (...) et l'audit prendra fin dans trois semaines», a dit M. Nuristani lors d'une conférence de presse à Kaboul dimanche.

Cette estimation de M. Nuristani intervient au lendemain de l'accord passé entre Abdullah Abdullah et Ashraf Ghani en présence du secrétaire d'État américain John Kerry.

M. Nuristani a précisé que le résultat de l'audit «devrait être accepté par les deux candidats comme ils l'ont promis» et qu'il devrait être conduit en présence de membres des deux équipes et d'observateurs nationaux et internationaux.

Peu après le second tour du 14 juin, M. Abdullah, qui estimait que son adversaire avait bénéficié de fraude, a décidé de boycotter le processus électoral en retirant ses observateurs de l'IEC. À la suite de l'accord de samedi, M. Abdullah entre de nouveau dans le jeu.

Le chef de la mission de l'ONU (Unama) Jan Kubis qui se trouvait à ses côtés lors de la conférence de presse, s'est félicité de l'accord conclu et du retour de l'équipe de M. Abdullah.

«Un certain nombre de personnes vont traiter des centaines et des centaines d'urnes chaque jour, travaillant en équipes successives, afin de terminer rapidement l'audit», a dit M. Kubis.

L'audit sera réalisé à Kaboul où les bulletins de vote seront acheminés dans les prochaines heures par la force de l'OTAN en Afghanistan.

L'accord a été conclu samedi soir à Kaboul, après deux jours d'intenses négociations entre responsables afghans et candidats conduites par M. Kerry.

Washington, échaudé par l'exemple irakien, craignait une flambée de violences communautaires en Afghanistan si les deux candidats ne se mettaient pas d'accord.

M. Ghani, un Pachtoune, est soutenu par cette ethnie majoritaire dans le Sud, tandis que M. Abdullah, malgré un père pachtoune, est soutenu principalement par les Tadjiks du Nord.