Le Shin Beth, le service de la sécurité intérieure israélien, a dévoilé jeudi soir les identités des deux principaux suspects de l'enlèvement de trois jeunes Israéliens le 12 juin en Cisjordanie, qui sont selon lui affiliés au mouvement islamiste Hamas.

«Les deux principaux terroristes impliqués dans l'enlèvement sont Marouane Kawasmeh et Amer Abou Eisheh, membres du Hamas à Hébron, qui sont recherchés par le Shin Beth et l'armée israélienne», indique un communiqué de l'agence de sécurité intérieure.

Ces deux hommes ont déjà purgé dans le passé des peines de prison en Israël pour leur participation à des «activités terroristes pour le compte du Hamas», ajoute le communiqué.

Le Shin Beth précise que tous les autres éléments de l'enquête restent sous le coup de la censure militaire.

Interrogé par l'AFP, le père d'un des suspects, Omar Abou Eisheh, a catégoriquement démenti l'implication de son fils dans l'affaire, disant ne pas avoir de nouvelles de lui depuis le 13 juin, le lendemain de la disparition des trois jeunes Israéliens.

«Mon fils et moi sommes allés à un mariage le jeudi soir (12 juin: ndlr) mais le lendemain, impossible de le retrouver», a-t-il précisé à la chaîne d'information israélienne I24 News.

Depuis, sa maison a été perquisitionnée par les forces de sécurité israéliennes et deux autres de ses fils ont été arrêtés, a encore déclaré  Abou Eisheh à l'AFP.

Dans un communiqué, le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a exigé à nouveau du président palestinien Mahmoud Abbas «qu'il mette fin à l'accord avec le Hamas, une organisation terroriste qui kidnappe des jeunes et appelle à la destruction de l'État d'Israël».

L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), dirigée par M. Abbas, a signé le 23 avril un accord de réconciliation avec le Hamas qui a abouti le 2 juin à la formation d'un gouvernement de consensus composé de personnalités indépendantes.

Le chef du Hamas, Khaled Mechaal, a assuré que la direction politique du mouvement n'avait «aucune information» sur le rapt, mais a dit «soutenir tout acte de résistance contre l'occupation israélienne, qui doit payer pour sa tyrannie».

De son côté, Mahmoud Abbas a condamné l'enlèvement, qui n'a pas fait l'objet de revendication jugée crédible, accusant le 18 juin sans les identifier les ravisseurs de vouloir «détruire les Palestiniens», devant l'Organisation de la coopération islamique (OCI) à Jeddah.

Il a également offert la coopération de ses services de sécurité pour retrouver les trois jeunes, ce qui lui a valu de vives critiques sur les réseaux sociaux palestiniens.

Les trois étudiants d'écoles religieuses juives ont disparu il y a exactement deux semaines alors qu'ils faisaient de l'auto-stop près du Goush Etzion, un bloc de colonies en Cisjordanie occupée, situé entre les villes palestiniennes de Bethléem et Hébron.

Israël a accusé le Hamas d'être responsable de leur enlèvement.Aucune organisation n'a revendiqué les rapts, et aucun signe de vie des trois jeunes Israéliens n'a été donné depuis leur disparition.

Le Cabinet de sécurité israélien, un forum de ministres responsables des questions stratégiques, a pris la décision mercredi de poursuivre les «opérations massives» menées en Cisjordanie pour retrouver les trois jeunes hommes, le plus important déploiement de soldats en Cisjordanie depuis une dizaine d'années.

Les recherches se concentrent dans la région d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie.

Depuis le début de cette campagne, l'armée israélienne a arrêté 381 Palestiniens, dont les deux tiers sont des membres du Hamas.

En outre, cinq Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie depuis le début de cette opération baptisée «Gardien de nos frères».