Au moins 26 personnes sont mortes dimanche en Irak, dont 17 dans un double attentat visant les locaux d'un parti politique kurde et un bâtiment des forces de sécurité kurdes voisin au nord de Bagdad, selon des responsables médicaux et de police.

Dans l'attaque la plus mortelle, à Jalawla, une voiture piégée a explosé près du siège de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti du président irakien Jalal Talabani et du bâtiment des forces de sécurité, avant qu'un kamikaze ne fasse détoner sa charge dans les locaux du parti.

Le double attentat a fait 17 morts et 50 blessés, selon le capitaine de police Farhad Rifa.

La ville multiethnique de Jalawla fait partie des territoires du nord de l'Irak que les dirigeants du Kurdistan irakien souhaitent intégrer à leur région autonome, ce à quoi s'opposent les autorités centrales à Bagdad.

L'attaque n'avait pas été revendiquée en milieu d'après-midi.

À Mossoul (nord), 8 personnes sont mortes dans des bombardements sur des quartiers de l'ouest de la ville au lendemain d'affrontements meurtriers entre les forces de sécurité et des jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL).

Et à Sargaran, toujours dans le nord, trois bombes disposées en bordure de route ont tué un civil et blessé trois soldats.

Ces attaques interviennent au lendemain d'une journée noire pour l'Irak, au cours de laquelle un groupe jihadiste ultra-radical a pris en otage pendant plusieurs heures des étudiants de l'université de Ramadi (100km à l'ouest de Bagdad) et lancé un assaut meurtrier contre la police à Mossoul (nord). Une série d'attentats suicide dans la capitale a en outre fait 25 morts.

Les violences ne connaissent depuis plus d'un an aucun répit en Irak: elles ont tué plus de 4500 personnes depuis début 2014, selon un bilan établi par l'AFP sur la base de sources médicales et sécuritaires, sur fond de paralysie politique.

Le premier ministre sortant, le chiite Nouri al-Maliki, honni par les rebelles sunnites, mène depuis des semaines des tractations difficiles pour se maintenir au pouvoir après que son bloc soit arrivé en tête des législatives d'avril.