Un soldat israélien a été suspendu de son unité à la suite de la mort de deux jeunes Palestiniens, tués le 15 mai dernier pendant des manifestations en Cisjordanie, affirme jeudi le quotidien israélien Haaretz.

Selon le journal, ce soldat, appartenant à une unité non combattante, aurait ouvert le feu - tirant «apparemment une balle caoutchoutée» - au même moment où l'un des manifestants était atteint mortellement.

Toutefois, le Haaretz ajoute que «l'armée n'a trouvé aucune preuve que la balle tirée par ce soldat a provoqué la mort» du Palestinien, Moussaab Nouwara, âgé de 17 ans.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée s'est refusé à commenter l'information du journal, soulignant qu'«une enquête de la police militaire est en cours».

Cette affaire est soumise à la censure militaire.

Le deuxième Palestinien a été tué au même endroit une heure et 13 minutes après le premier, selon des images de vidéosurveillance.

Les deux Palestiniens ont été tués par balles près de la prison militaire d'Ofer, en Cisjordanie occupée, lors des manifestations pour la «Nakba», l'exode des réfugiés au moment de la création d'Israël en 1948.

L'incident a été filmé par la chaîne de télévision américaine CNN. Sur les images de CNN, on peut voir un soldat en treillis - celui qui a été suspendu - agenouillé derrière un mur, apparemment en train de tirer.

L'ONG «Défense des Enfants-International» et l'ONG israélienne B'Tselem ont également diffusé des images de vidéosurveillance de la scène, sur lesquelles on voit deux jeunes Palestiniens marchant près de l'ombre d'un bâtiment avant de s'effondrer subitement, apparemment atteints par des tirs.

L'armée a indiqué que son enquête préliminaire n'avait pas à ce stade «établi de tirs à balles réelles», contrairement aux conclusions des médecins palestiniens et de B'Tselem.