Le pape François se rend demain en Terre sainte, 50 ans après le pèlerinage de Paul VI, qui fut le premier pontife à s'y rendre. Jean-Paul II y est allé deux fois et Benoît XVI, une fois. Découvrez, en cinq mots, cinq étapes de ce voyage historique.

Exode

Depuis 15 ans, des millions de chrétiens ont fui les «communautés apostoliques» du Proche-Orient, qui existent depuis l'époque des apôtres, il y a 2000 ans. Notamment en Irak, le pourcentage de chrétiens dans la population est passé de 10 à 1%. François abordera probablement ce qui sera le thème majeur de sa visite à son premier arrêt en Palestine, sur les rives du Jourdain, là où Jésus aurait été baptisé par saint Jean-Baptiste.

Palestiniens

Les catholiques palestiniens sont souvent pris entre l'arbre et l'écorce, entre leurs compatriotes musulmans et les juifs israéliens. Ils doivent même rivaliser avec l'essor des catholiques hébreux, des juifs convertis venus de l'Union soviétique, qui ont depuis peu leur propre évêque auxiliaire. Une messe sur la place de la Mangeoire, devant l'église de la Nativité, bâtie sur la grotte où serait né Jésus à Bethléem, visera à apaiser souffrances et tensions.

Orthodoxes

Sous Jean-Paul II, de grands espoirs étaient placés dans le rapprochement avec l'Église orthodoxe, voire la fin du grand schisme de 1054. Depuis, les ardeurs oecuméniques se sont refroidies. François célébrera tout de même une messe avec le patriarche de Constantinople, Bartholomée 1er, le chef de l'Église orthodoxe au Proche-Orient, qui était d'ailleurs présent à l'intronisation de François, après le conclave de mars 2013.

Attentats

Quand il était archevêque de Buenos Aires, de 1992 à 2013, le pape François s'est beaucoup rapproché de la communauté juive. Cette dernière avait été frappée par deux attentats commandités par l'Iran, en 1992 et en 1994, qui avaient fait plus d'une centaine de morts. François sera accompagné en Terre sainte par un rabbin argentin, Abraham Skorka, avec qui il a écrit un livre sur l'éthique, la morale et la spiritualité, Entre ciel et terre.

Cénacle

Le seul point controversé de la visite de François sera une messe dans le Cénacle, ancienne chapelle franciscaine où Jésus aurait déclaré à ses disciples «ceci est mon corps», et «ceci est mon sang», lors de la Cène. Seules deux messes y ont été célébrées depuis 1523, la dernière par Jean-Paul II en 2000. Des pourparlers sont en cours pour que des messes catholiques puissent y être célébrées à nouveau, mais certains groupes juifs y sont opposés parce que la chapelle est située au-dessus d'une synagogue qui abriterait le tombeau de David, le roi biblique. Le Vatican obtient que le Cénacle lui soit restitué, il remettrait aux Juifs une synagogue de Tolède, en Espagne, convertie en église au XVIe siècle.