Le Yémen a affirmé avoir porté dimanche un coup dur à Al-Qaïda dans le sud du pays, en tuant 37 membres du réseau lors d'une opération menée au sixième jour d'une offensive destinée à les déloger de leurs bastions.

«Trente-sept terroristes ont été tués et des dizaines d'autres blessés» dans l'opération de l'armée, a affirmé le ministère de la Défense yéménite.

Il a qualifié l'opération «importante» sans préciser les moyens militaires engagés contre les insurgés d'Al-Qaïda.

Mais des habitants ont indiqué à l'AFP que l'aviation et l'artillerie yéménites étaient entrées en action en affirmant n'avoir jamais été témoins de «bombardements aussi intenses».

L'opération a pour théâtre la région de Maifaa, de la province de Chabwa, où cinq insurgés avaient déjà été tués vendredi, a précisé le site internet officiel du ministère dans un message SMS envoyé aux journalistes.

Depuis mardi, 67 membres présumés d'Al-Qaïda et 24 soldats ont été tués dans les opérations, selon un bilan de l'AFP calculé sur la base de déclarations de sources officielles yéménites.

L'opération de dimanche a été précédée par l'annonce de l'envoi de renforts de l'armée dans la province de Chabwa pour «faire face à Al-Qaïda», selon l'agence de presse officielle yéménite Saba.

Le commandant de la 3e région militaire, le général Ahmed Saïf, al-Yafy, a affirmant devant les troupes fraîchement arrivées à Chabwa que «les éléments d'Al-Qaïda ne peuvent plus échapper à la mort», en soulignant la détermination de l'armée à «éradiquer ces éléments et d'en débarrasser le Yémen le plus tôt possible».

L'opération de dimanche semble marquer une intensification de l'offensive contre Al-Qaïda qui a été marquée à ses débuts par des pertes importantes de l'armée.

Les autorités ont affirmé qu'au mois deux combattants étrangers d'Al-Qaïda ont été tués ces derniers dans les opérations.

Il s'agit d'Abou islam al-Chicheni, un jihadiste tchétchène, et d'un autre originaire d'Ouzbékistan.

Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a affirmé cette semaine que «70 % des membres d'Aqpa» étaient des étrangers, faisant état de la présence dans les morgues au Yémen de cadavres de jihadistes originaires notamment du «Brésil, des Pays-Bas, d'Australie, de France et d'Allemagne».

Al-Qaïda au Yémen, considéré par les États-Unis comme la plus dangereuse des branches du réseau extrémiste, a réagi à l'offensive par des menaces.

Dans une vidéo mise en ligne samedi, le responsable d'Al-Qaïda dans le sud du Yémen, Jalal Belaïd al-Marqachi, a qualifié de «croisade» l'offensive de l'armée, décidée selon lui, lors d'une récente visite du ministre yéménite de la Défense aux États-Unis.

L'offensive a été lancée dix jours après une série de raids de drones américains et de l'armée yéménite contre des bases et des camps d'entraînement d'Al-Qaïda dans ces régions, ayant fait une soixantaine de morts dans les rangs du réseau.

Al-Qaïda au Yémen avait profité de l'affaiblissement du pouvoir central au Yémen en 2011, à la faveur de l'insurrection populaire contre l'ancien président Ali Abdallah Saleh, pour renforcer sa présence notamment dans le sud et l'est du pays.