Une centaine de colons juifs d'Yitzhar, en Cisjordanie occupée, ont pris à partie des policiers israéliens qui enquêtaient sur les auteurs présumés d'agressions anti-arabes, dont le nombre est en train d'exploser, a annoncé la police dimanche.

«Nos effectifs ont été pris à partie par une centaine d'habitants, dont certains ont lancé des pierres sur les forces de sécurité», a indiqué à l'AFP une porte-parole de la police israélienne, Louba Samri.

La police était venue perquisitionner au domicile d'un couple soupçonné d'avoir peint le 18 avril dernier des graffitis anti-musulmans sur les murs d'une mosquée à Oum al-Faham, dans le nord d'Israël, et placé en garde à vue, a-t-elle ajouté.

Depuis une semaine, les exactions des colons et extrémistes - agissant sous l'appellation «le prix à payer» - contre des Palestiniens ou arabes israéliens se sont multipliées.

Des graffitis comme «Le prix à payer» ou à la gloire du rabbin Méir Kahane (le chef du mouvement Kach d'inspiration raciste anti-arabe, ndlr) ont été retrouvés dimanche sur un chantier au nord-ouest de Jérusalem, a-t-elle ajouté au lendemain du saccage d'un champ au sud de Jérusalem, en Cisjordanie.

Dans son rapport annuel sur le terrorisme publié mercredi, le département d'État américain a déploré que les actes d'extrémistes israéliens, notamment de colons en Cisjordanie occupée, contre des Palestiniens, «dans leur majorité n'aient pas donné lieu à des poursuites».

La presse israélienne a annoncé dimanche la tenue d'une réunion d'urgence cette semaine pour discuter des moyens de stopper cette vague de violences contre les Arabes israéliens et les Palestiniens.

«La ministre de la Justice Tzipi Livni et le ministre de la Sécurité Intérieure, Yitzhak Aharonovich, ont convenu de se rencontrer cette semaine, en présence de responsables de la police, des services de sécurité (intérieure, Shin Beth), de l'armée et de la justice pour décider d'un plan d'action rigoureux», a indiqué le journal Yediot Aharonot.

Un ancien chef du Shin Beth, Carmi Gillon, a dénoncé le refus des services de sécurité israéliens actuels de «traiter ces groupuscules juifs comme n'importe quel groupuscule terroriste».

«Au Shin Bet, l'expression ''on ne peut pas'' n'existe pas, c'est plutôt ''on ne veut pas''», a déclaré samedi M. Gillon, cité par la radio militaire israélienne.