La chaîne Al-Jazeera a annoncé lundi avoir réclamé 150 millions de dollars de dédommagements à l'Égypte pour les dommages subis depuis juillet 2013, quand l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi.

Quatre journalistes de la chaîne satellitaire comparaissent actuellement devant un tribunal du Caire, accusés de soutenir les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi.

La chaîne affirme sur son site internet avoir notifié officiellement cette demande de dédommagements au gouvernement intérimaire égyptien, invoquant un accord bilatéral conclu entre le Qatar et l'Égypte en 1999 sur la protection des investissements et qui stipule que les investisseurs des deux parties ont droit à un traitement juste et équitable.

Selon ce même accord, en cas de conflit, les deux parties ont six mois pour régler leur contentieux à l'amiable et après cette période si un règlement n'est pas trouvé, l'affaire peut être soumise à un arbitrage international.

Depuis la destitution de M. Morsi, les journalistes et employés d'Al-Jazeera «ont subi une campagne soutenue de harcèlement et d'intimidation», affirme la chaîne.

Elle accuse le gouvernement intérimaire d'avoir notamment «mis à sac et fermé les locaux d'Al-Jazeera, d'avoir confisqué des équipements, brouillé la transmission et procédé à la détention arbitraire de journalistes. Sa licence de diffusion a été révoquée et sa branche cairote forcée à la liquidation».

Le Caire reproche à Doha de soutenir les Frères musulmans, en particulier via sa chaîne très regardée dans le monde arabe et accusée d'une couverture biaisée en faveur des islamistes, tandis que le petit émirat gazier dénonce la violente répression des pro-Morsi.

Quatre journalistes de la chaîne sont toujours en détention et six autres sont jugés par contumace, ajoute la chaîne.