Des centaines d'Arabes israéliens ont manifesté lundi à l'entrée de la ville d'Oum al-Faham (nord) pour protester contre les attaques d'extrémistes juifs à leur encontre.

Environ 500 personnes étaient rassemblées en scandant «Oum al-Faham est une ligne rouge», pour dénoncer notamment les inscriptions racistes récemment taguées sur une mosquée de la ville, selon un journaliste de l'AFP sur place.

Les mots «Arabes dehors» avaient été inscrits en hébreu, dans la nuit de jeudi à vendredi, sur les murs du lieu de culte.

Selon un communiqué de la police, «des centaines d'habitants d'Oum al-Faham ont manifesté contre les récents incidents à caractère nationaliste». Aucun incident n'a été signalé.

Sur un des panneaux brandis par la foule, on pouvait lire «Le prix à payer - groupe terroriste».

Des colons extrémistes ainsi que des activistes d'extrême droite se livrent, sous l'appellation du «Prix à payer», à des agressions visant des villageois palestiniens ou arabes israéliens, des lieux de culte musulmans et chrétiens, des militants pacifistes israéliens, voire l'armée, en réaction à des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à leurs intérêts ou des actes attribués à des Palestiniens.

Début avril, les pneus d'une quarantaine de véhicules avaient ainsi été crevés dans un village arabe du nord d'Israël.

L'attaque contre la mosquée a été condamnée par le Conseil des institutions religieuses de Terre sainte, qui réunit chrétiens, juifs et musulmans. Dénonçant les «profanations répétées de lieux saints», il a appelé les autorités à «intensifier leurs efforts pour (...) traduire les coupables en justice».

Plus tôt en avril, des graffitis anti-chrétiens avaient été retrouvés sur les murs du monastère de Notre-Dame de Palestine, à l'ouest de Jérusalem.

Sept roquettes tirées depuis Gaza

Sept roquettes ont été tirées lundi de la bande de Gaza sur Israël, selon l'armée israélienne qui a riposté avec un raid aérien sur plusieurs sites associés au Hamas dans l'enclave palestinienne.

Les roquettes sont tombées dans la région du Néguev, dans le sud d'Israël, dont deux sur la ville de Sdérot, où elles ont légèrement endommagé une route dans un secteur résidentiel, selon l'armée et la police israéliennes.

L'aviation israélienne a riposté en attaquant «deux sites d'activités terroristes dans le sud de la bande de Gaza et un troisième site dans le centre», a annoncé l'armée, assurant que les cibles avaient été touchées.

Des sources de sécurité à Gaza ont évoqué des frappes aériennes sur un terrain vide dans le camp de réfugiés de Nouseirat (centre) et contre une base de la branche armée du Hamas à Khan Younès (sud), faisant état de deux blessés légers.

Les sources palestiniennes ont aussi rapporté des tirs opérés par la marine israélienne contre la base de Khan Younès, mais l'armée n'a pas confirmé.

Les forces du Hamas ont évacué leurs bases par crainte de nouveaux raids, a précisé une source de sécurité palestinienne.

«Nous devons continuer à agir avec force contre nos ennemis», a affirmé le premier ministre israélien BenYamin Nétanyahou sur son compte Twitter lundi soir.

«Aujourd'hui, les forces de défense israéliennes ont attaqué dans la bande de Gaza ceux qui cherchaient à faire du mal aux citoyens israéliens et à perturber le calme de ce jour férié», a-t-il ajouté.

Les tirs de roquettes sont survenus au dernier jour de la Pâque juive, jour férié en Israël.

Selon un communiqué de l'armée israélienne, avant les tirs de roquettes, des activistes palestiniens avaient tiré une roquette antichar sur une patrouille militaire à la frontière, sans faire ni victime ni dégât.