Les États-Unis ont fait savoir aux autorités iraniennes que leur choix pour le poste d'ambassadeur de la République islamique aux Nations unies n'était «pas viable», a annoncé mardi la Maison-Blanche.

L'exécutif américain a fait connaître sa position après que l'Iran eut confirmé avoir choisi Hamid Aboutalebi pour ce poste, malgré les inquiétudes de Washington concernant son rôle présumé dans la prise d'otages de l'ambassade américaine à Téhéran en 1979.

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Jay Carney, a estimé que cette nomination n'était pas encore acquise et a indiqué que «le gouvernement américain a informé le gouvernement de l'Iran que cette possible sélection n'était pas viable».

Le Sénat américain a voté lundi une résolution qui interdirait la délivrance d'un visa américain à M. Aboutalebi.

Ces développements interviennent dans une période de détente relative entre les deux pays qui ont rompu leurs relations diplomatiques il y a plus d'un tiers de siècle, dans la foulée de la révolution islamique de 1979.

Les puissances occidentales, dont les États-Unis, ont en effet conclu en novembre un accord intérimaire avec l'Iran sur son programme nucléaire controversé, soupçonné de cacher un volet militaire.

Les États-Unis sont en principe obligés d'accorder des visas aux diplomates travaillant à l'ONU, dont le siège est basé à New York. Le département d'État américain a cependant rappelé qu'il pouvait exister des exceptions «en certaines circonstances».

La porte-parole adjointe de la diplomatie américaine, Marie Harf, avait indiqué la semaine dernière que son pays avait communiqué à Téhéran ses «inquiétudes» vis-à-vis d'une telle nomination.

Hamid Aboutalebi, qui a occupé des postes en Australie, en Italie et en Belgique, est considéré comme proche des réformateurs iraniens et du président modéré Hassan Rohani.

Il est actuellement à la tête du bureau des affaires politiques de la présidence. M. Rohani a été élu en juin 2013 en promettant d'apaiser les tensions avec les pays occidentaux, notamment sur le programme nucléaire.

M. Aboutalebi a de son côté insisté sur le fait qu'il n'a pas participé au début de la prise d'otages de novembre 1979, quand des étudiants qui avaient chassé le shah, favorable aux Occidentaux, ont pris possession de l'ambassade américaine. Il dit n'avoir rejoint le groupe d'étudiants preneurs d'otages que plus tard.

Le diplomate affirme qu'il travaillait comme interprète quand les étudiants, peu après la prise d'otages, ont relâché 13 femmes et afro-américains. Les 52 personnes restant prisonnières dans l'ambassade ont ensuite été retenues durant 444 jours.