Une ancienne épouse du roi Abdallah d'Arabie saoudite en appelle à Barack Obama pour «libérer» ses quatre filles qui seraient retenues dans le palais royal de Djeddah, à l'occasion de la visite du président américain vendredi à Riyad.

«Il faut que quelqu'un intervienne. Mes filles ne sont pas des criminelles, elles n'ont tué personne», écrit AlAnoud AlFayez dans une lettre adressée à Barack Obama et publiée sur un blogue.

«Depuis 13 ans, Sahar, Maha, Hala et Jawaher sont en résidence surveillée, elles meurent de faim et doivent être relâchées immédiatement», a déclaré mercredi à l'AFP cette Jordanienne de 57 ans qui réside à Londres depuis son divorce du roi Abdallah en 2003.

«Mes filles ne sont plus nourries depuis une semaine et leurs sorties bi-mensuelles pour acheter de la nourriture, de l'eau et des médicaments sont désormais interdites», s'était-elle alarmée lundi lors d'un sit-in devant l'ambassade d'Arabie saoudite à Londres.

L'aînée des quatre soeurs, Sahar, âgée de 42 ans, s'exprime parfois sur Twitter et communique par courriel. «Nous n'avons plus nos passeports ni nos cartes d'identité. Depuis des années, le roi, ses fils Mutab et AbdelAziz ainsi que les gardes de la famille royale abusent de nous psychologiquement. Nous n'avons plus qu'un repas par jour dont nous donnons les restes à nos chiens. Avec cette chaleur, nous devons préserver nos réserves d'eau», a-t-elle écrit à l'AFP, refusant de dire comment elle pouvait accéder à internet et aux réseaux sociaux.

Selon des diplomates en poste en Arabie saoudite, les princesses sont retenues à Djeddah, mais peuvent circuler dans cette ville accompagnées de gardes du corps.

Lord Anthony Lester, l'ancien avocat de AlAnoud AlFayez a expliqué à l'AFP qu'il avait tenté il y a huit ans d'obtenir leur «libération», sans succès, puisque «le roi Abdallah a refusé de coopérer».

L'avocat et ancien ministre français des Affaires étrangères Roland Dumas a ensuite pris le relais. «Par l'intermédiaire d'AlAnoud AlFayez, nous avons saisi les instances du Haut Commissariat aux droits de l'homme à Genève en octobre. Nous n'avons pas encore eu de réponse», a-t-il souligné à l'AFP.