L'armée israélienne a annoncé dimanche avoir découvert 40 roquettes d'une portée de 160 km à bord du bateau intercepté mercredi en mer Rouge et transportant, selon Israël, des armes envoyées par l'Iran vers Gaza.

«L'armée a achevé ce soir le déchargement et l'inspection des conteneurs d'armes découverts à bord du Klos-C. Elle a trouvé à bord: 40 roquettes (de type M-302), d'une portée allant jusqu'à 160 kilomètres, 181 obus de mortier de 122 mm, environ 400 000 balles de calibre 7.62», a précisé l'armée dans un communiqué.

Le déchargement et l'inspection des conteneurs ont été effectués dans le port d'Eilat (sud d'Israël) par une force d'intervention composée de soldats de la marine, du génie militaire et du service de l'armement.

«Chacune de ces roquettes est une menace contre la sécurité des citoyens d'Israël. Chaque balle, chaque roquette, qui a été découverte avait une adresse israélienne», a assuré le chef d'état-major de l'armée israélienne, le général Benny Gantz, cité par le communiqué.

«Nos efforts pour empêcher la prolifération des armes (...) dans la région ne sont pas terminés. Nous allons trier ces équipements et poursuivre nos efforts quotidiens. Il y a encore beaucoup d'autres missions devant nous», a averti le général Gantz.

L'arsenal découvert à bord du bateau, intercepté mercredi par un commando israélien au large de Port-Soudan, sera présenté lors d'une conférence de presse, lundi à Eilat, en présence du Premier ministre Benyamin Nétanyahou et du ministre de la Défense Moshé Yaalon.

Des ambassadeurs et attachés militaires, ainsi que «d'importantes personnalités israéliennes» seront invités à voir le matériel militaire saisi «afin de prouver au monde que l'Iran aide en armes les organisations terroristes actives dans la bande de Gaza», a précisé la radio publique.

Tel-Aviv à portée de roquette

Les roquettes tirées par les groupes armés palestiniens depuis la bande de Gaza s'abattent généralement dans la région d'Ashkélon et du nord du Neguev, même si des engins de plus longue portée ont été lancés lors de la dernière opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, en novembre 2012, atteignant notamment la région de Jérusalem.

Des roquettes d'une portée de 160 km pourraient facilement atteindre Tel-Aviv et sa région.

Interrogé à la radio publique, Benyamin Nétanyahou a souligné qu'Israël n'hésiterait pas à lancer de nouvelles opérations d'interception. «Si la possibilité d'empêcher un trafic d'armes se présente nous continuerons à agir», a-t-il prévenu.

«Nous allons prouver que l'Iran organise des opérations secrètes pour armer des organisations terroristes à Gaza», a-t-il affirmé.

Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a quant à lui déclaré dimanche, lors d'une cérémonie militaire, qu'Israël était engagé dans une «lutte complexe contre un ennemi cruel, insaisissable et multiforme», en faisant allusion à l'Iran.

Le chef du renseignement militaire israélien, le général Aviv Kochavi, avait accusé les Gardiens de la révolution, la garde prétorienne de la République islamique, et en particulier la «Force Qods», leur unité chargée des opérations extérieures, d'avoir organisé ce trafic d'armes.

Selon Israël, les roquettes transportées par le navire, arraisonné dans les eaux internationales entre le Soudan et l'Erythrée, devaient être débarquées à Port-Soudan, puis acheminées par voie terrestre vers la bande de Gaza, via la péninsule égyptienne du Sinaï.

Le Soudan a démenti jeudi toute implication, de même que le Hamas, au pouvoir à Gaza, et le Jihad islamique, auquel les armes auraient été destinées.

L'Iran a également catégoriquement démenti les accusations israéliennes.

M. Nétanyahou ne cesse de presser la communauté internationale de maintenir les sanctions économiques contre Téhéran et son programme nucléaire.

Une petite partie d'entre elles a été levée en échange d'un gel de certaines activités nucléaires par Téhéran, en vertu d'un accord signé le 24 novembre entre l'Iran et les grandes puissances.

La plupart des analystes israéliens, doutent que l'interception du Klos-C suffise à convaincre la communauté internationale de se montrer plus ferme envers l'Iran.

Photo: AP

Le déchargement et l'inspection des conteneurs ont été effectués dans le port d'Eilat.