Une dizaine d'attaques ont visé mercredi la communauté chiite et les forces de sécurité dans et autour de Bagdad faisant 21 morts, dernier épisode en date des violences qui secouent l'Irak, selon des responsables.

L'Irak est plongé depuis début 2013 dans une nouvelle spirale de violences, renouant avec les niveaux de 2008, lorsque le pays sortait à peine de deux années d'un conflit confessionnel ayant fait des dizaines de milliers de morts, après l'invasion américaine de 2003.

Cette escalade est alimentée par le mécontentement de la minorité sunnite, qui se sent marginalisée par le gouvernement du chiite Nouri al-Maliki, et par la guerre en Syrie voisine, qui a favorisé la montée en puissance d'insurgés sunnites engagés des deux côtés de la frontière.

Alors que Bagdad est la cible d'attaques quasi-quotidiennes, sept voitures piégées et deux bombes posées en bord de route ont explosé dans six quartiers de la capitale irakienne, faisant 14 morts et plus de 70 blessés, selon les responsables de la sécurité.

L'une des voitures piégées a explosé près de l'Université de technologie dans le quartier de Kerrada (centre), tuant trois personnes et en blessant 10.

«Le terroriste comptait faire exploser la voiture sur la route principale près de l'université», mais il l'a finalement laissée dans une rue adjacente, les forces de sécurité n'autorisant pas les voitures à se garer là-bas, a déclaré un officier de police.

Un journaliste de l'AFP a vu la carcasse calcinée de la voiture et indiqué que deux voitures ainsi que plusieurs maisons du voisinage avaient été endommagées par l'attaque.

Les attentats n'ont pas été revendiqués mais les insurgés sunnites visent souvent la communauté chiite, majoritaire en Irak.

D'autres attaques ont visé des points de contrôle de l'armée et de la police dans la région de Bagdad tuant au moins sept membres des forces de sécurité, ont ajouté les responsables.

Des hommes armés ont attaqué trois barrages routiers à Bagdad, alors qu'une bombe a explosé près de Tarmiya, au nord de la capitale, ont-ils précisé.

Mardi, deux kamikazes ont attaqué la mairie de Samarra, au nord de Bagdad, prenant en otage plusieurs personnes avant de faire détoner leurs ceintures d'explosifs, faisant six morts et 46 blessés. Une voiture piégée conduite par un kamikaze a explosé simultanément près du bâtiment.

L'attaque suicide de Samarra a été revendiquée par l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe jihadiste actif également en Syrie.

Depuis deux mois, des combattants anti-gouvernementaux, dont des jihadistes de l'EIIL, contrôlent Fallouja et des secteurs de Ramadi, respectivement à 60 et 100 km à l'ouest de Bagdad, dans la province à majorité sunnite d'Al-Anbar, frontalière de la Syrie.

Les combats dans cette province ont poussé à l'exode plus de 370 000 personnes, le plus important déplacement de population en Irak depuis les violences confessionnelles de 2006-2007, selon l'ONU.

Depuis le début 2014, plus de 1800 personnes ont été tuées dans les violences, selon un bilan de l'AFP compilé à partir de sources médicales et des services de sécurité.

Alors qu'experts et diplomates étrangers ont appelé à un dialogue entre les sunnites et le gouvernement, ce dernier a décidé de privilégier une ligne dure, à l'approche des élections législatives prévues à la mi-avril.