Au moins 26 personnes ont péri lundi dans des violences en Irak, la majorité dans une série d'attentats à la voiture piégée dans la région de Bagdad, ont rapporté des sources médicales et de sécurité.

L'Irak est entraîné depuis début 2013 dans une spirale de violences, qui a fait plus de 1000 morts pour le seul mois de janvier, sur fond de mécontentement de la minorité sunnite et de conflit en Syrie voisine, qui ont enhardi les insurgés.

Dans et autour de la capitale, sept voitures ont explosé lundi, tuant 20 personnes au total. Sept personnes ont péri dans deux attentats de ce type à Mahmoudiyah, au sud de Bagdad, et treize autres dans des attaques dans les quartiers de Baladiyat, Hourriya, Sadr City et Doura.

Par ailleurs, dans la province de Diyala (nord), deux soldats ont été tués dans des attaques contre les forces de sécurité.

En outre, la police a retrouvé à l'ouest de Bagdad les corps de trois hommes et une femme, tués d'une balle dans la tête et qui portaient des traces de torture, selon ces sources.

Ces assassinats rappellent les heures sombres du conflit confessionnel de 2006-2007, qui avait fait des milliers de morts.

Aucun groupe n'a revendiqué les attaques de lundi, mais des insurgés sunnites, dont le puissant groupe jihadiste État islamique en Irak et au Levant (EIIL) mènent régulièrement des attaques coordonnées dans la capitale visant civils et forces de sécurité.

Ces violences interviennent alors que les forces gouvernementales irakiennes tentent de reprendre des quartiers de Ramadi, à 100 km à l'ouest de Bagdad, qui échappe en partie au contrôle des autorités depuis plus d'un mois.

Des insurgés, dont ceux de l'EIIL, contrôlent en effet une partie de Ramadi et la totalité de Fallouja, à 60 km à l'ouest de Bagdad.

Lundi, l'armée et la police soutenues par des combattants de tribus alliées au gouvernement ont progressé dans un quartier central clé de Ramadi, Malaab, ont indiqué un officier de police et un journaliste de l'AFP. Les forces de sécurité désamorçaient des dizaines de bombes placées sur le bas-côté des routes dans ce secteur.

En raison des intempéries, elles ont cependant avancé lentement dans d'autres secteurs de la ville, ne pouvant bénéficier d'une couverture aérienne.

Concernant Fallouja, un responsable de la sécurité a indiqué qu'un assaut contre la ville était imminent. La situation y était globalement calme lundi, selon un reporter de l'AFP.

Ramadi et Fallouja sont situées dans la province d'Al-Anbar, une région désertique à majorité sunnite, frontalière de la Syrie et qui a été un bastion de l'insurrection après l'invasion américaine de 2003.

Selon l'ONU, plus de 140 000 personnes ont fui ces violences, le plus vaste déplacement de population en cinq ans en Irak.

Dans ce contexte, les autorités ont appelé la population à «prendre position» contre les insurgés. Mais selon des experts, cette coopération sera difficile compte tenu du sentiment de désaffection et de marginalisation de la communauté sunnite face à des autorités dominées par les chiites.