Dure semaine pour Scarlett Johansson. Depuis quelques jours, l'actrice américaine se retrouve au beau milieu du conflit israélo-palestinien. Elle est vivement critiquée pour son soutien à la marque israélienne Sodastream, spécialiste des machines à sodas pour les particuliers. Sa publicité prévue pour le Super Bowl sera d'ailleurs censurée. Mais pour une tout autre raison...

Controverse

Plusieurs organisations internationales, dont Oxfam, accusent Scarlett Johansson de s'être associée à une entreprise qui possède une usine dans les colonies juives de Cisjordanie. L'actrice s'est défendue en disant que Sodastream était une société « engagée dans la cause de l'environnement » qui « construit un pont pour la paix entre Israël et la Palestine en employant des salariés des deux pays, avec les mêmes salaires et les mêmes droits ». Mais cela n'a pas convaincu ses détracteurs, qui continuent d'attaquer la star sur la place publique.

Colonies

La colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, territoires occupés par Israël en 1967, est un enjeu majeur du conflit israélo-palestinien. Les constructions israéliennes s'y poursuivent, même si elles sont considérées comme illégales au regard du droit international. Cette semaine, l'organisme Human Rights Watch a une fois de plus dénoncé cette expansion basée sur « la discrimination, la confiscation des terres, le vol des ressources naturelles et le déplacement forcé des populations palestiniennes ».

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La colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, territoires occupés par Israël en 1967, est un enjeu majeur du conflit israélo-palestinien.

Cola

Aux États-Unis, Sodastream fait jaser pour d'autres raisons. Pour la deuxième année de suite, le réseau Fox aurait demandé à l'entreprise d'amputer sa nouvelle pub prévue pour le Super Bowl. Commanditaires majeurs de l'événement, Coke et Pepsi n'auraient pas apprécié que le message publicitaire de leur concurrent se termine sur les mots suivants : « Désolé, Coke et Pepsi. » À la demande de Fox, Sodastream a donc retiré la phrase litigieuse. Un mal pour un bien, puisque la version « non censurée » du clip a déjà été vue par quatre millions de personnes sur YouTube.

Consommateurs

Scarlett Johansson aurait-elle fait les mauvais choix ? Son image en souffrira-t-elle ? Peu probable, croit Luc Dupont, professeur à l'Université d'Ottawa : « Pour l'instant, cette association contribue surtout à la positionner comme une star qui prend des risques. » Selon M. Dupont, il serait étonnant que les consommateurs américains boycottent Sodastream sous prétexte que l'entreprise a une usine en Cisjordanie. Or, tant que la contestation ne s'étend pas au grand public, la star n'aura rien à craindre. « Pour l'instant, Sodastream est surtout vu comme le mouton noir qui fait des jambettes à Coke et Pepsi. On est encore loin de la politique. »

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Il serait étonnant que les consommateurs américains boycottent Sodastream sous prétexte que l'entreprise a une usine en Cisjordanie.