Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan est arrivé mardi soir en Iran pour une visite officielle qualifiée de «très importante» par Téhéran et dominée par les relations économiques bilatérales et le conflit syrien.

Cette visite intervient alors que les deux pays tentent de réchauffer leurs relations tendues par la crise syrienne. L'Iran est avec la Russie le principal allié du régime de Bachar al-Assad, alors que la Turquie soutient la rébellion.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, s'était rendu fin novembre à Téhéran et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif avait effectué une visite à Ankara en janvier. Une visite du président iranien Hassan Rohani est également prévue dans les prochains mois, selon le ministère.

M. Erdogan est aussi englué dans un scandale de corruption portant sur des ventes illégales d'or à l'Iran, alors sous sanctions internationales. En Iran, un influent homme d'affaires iranien considéré comme un acteur clé des efforts de contournement des sanctions économiques contre Téhéran, a été arrêté.

M. Erdogan est arrivé mardi en fin de soirée, selon les médias iraniens. Il doit rencontrer mercredi M. Rohani, puis le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, et M. Zarif.

«C'est une visite très importante si on considère les responsables politiques qu'il va rencontrer», a souligné mardi la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham.

«Le dialogue et les contacts sont entrés dans une nouvelle phase et nous espérons que cette tendance va se poursuivre. En plus de servir les intérêts des deux pays, nous espérons qu'ils peuvent servir les intérêts de la région», a commenté Mme Afkham, interrogé sur l'importance de cette visite par rapport au conflit en Syrie.

Avant son départ, M. Erdogan a salué l'accord intérimaire entré en vigueur en janvier entre l'Iran et les grandes puissances sur le programme nucléaire controversé de Téhéran, qui gèle pour six mois les activités sensibles de l'Iran en échange d'une levée partielles des sanctions économiques occidentales. Il a espéré «que le processus sera finalisé par un accord qui garantit la levée de toutes les sanctions» décrétées contre l'Iran, soupçonné malgré ses dénégations de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.

Le conflit en Syrie sera également au programme des discussions entre «deux pays puissants qui jouent un rôle majeur et ont leur mot à dire dans la résolution des problèmes de la région», a-t-il ajouté.

Cette visite doit, par ailleurs, faire avancer les relations bilatérales notamment avec la création d'un conseil de coopération de haut niveau», a-t-il souligné.

Largement dépendante de l'Iran et de la Russie pour ses ressources énergétiques, la Turquie envisage d'augmenter ses importations de pétrole et de gaz en provenance de Téhéran à la faveur de la levée des sanctions internationales prévue dans le cadre de l'accord intérimaire sur le nucléaire iranien.

Le Premier ministre turc est notamment accompagné du chef de M. Davutoglu, du ministre de l'Économie Nihat Zeybekçi et du ministre de l'Énergie Taner Yildiz.

Selon les responsables iraniens et turcs, le volume des échanges était de 22 milliards de dollars en 2012 mais a baissé à 13,5 milliards en 2013, alors que l'objectif était d'atteindre 30 milliards en 2015. Cinq documents de coopération doivent être signés lors de la visite de M. Erdogan.