Le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, a mis en garde lundi le président afghan Hamid Karzaï contre les conséquences «négatives» d'un refus de signer le traité de sécurité avec les États-Unis pour l'après-2014.

«Je partage les inquiétudes exprimées par les États-Unis», a déclaré M. Rasmussen au cours d'une conférence de presse à Bruxelles.

Les États-Unis et plusieurs pays de l'OTAN ont fait part de leur impatience face au refus de M. Karzaï de signer jusqu'à présent le traité bilatéral de sécurité (BSA) qui définit les modalités d'une présence militaire étrangère après 2014, lorsque la mission de combat de l'OTAN aura pris fin.

«Les dirigeants afghans ne doivent pas sous-estimer l'impact négatif sur l'opinion et la classe politique des pays dont les troupes sont présentes» en Afghanistan, a souligné M. Rasmussen.

Si Kaboul refuse la présence des troupes, «il sera extrêmement difficile de décider d'un soutien financier aux forces de sécurité afghanes», selon lui. «Je ne sais pas comment les Afghans pourraient payer les soldats et la police sans soutien international», a-t-il ajouté.

L'aide au développement apportée par ces pays pourrait être également affectée, selon M. Rasmussen.

La signature du BSA permettrait aux fragiles forces afghanes de bénéficier d'un soutien, notamment aérien, après le départ des 58 000 soldats de l'OTAN, qui fait craindre une flambée de violences dans le pays en proie à une insurrection armée des talibans.

Dans l'hypothèse où l'accord serait signé, Washington pourrait maintenir 10.000 militaires en Afghanistan pour une période de deux ans après la fin 2014. D'autres pays de l'OTAN ont également annoncé leur contribution en force et financement.

Dans cette perspective, «nous devons savoir rapidement si nous sommes ou non invités» à rester en Afghanistan, a dit M. Rasmussen. Car, dans la négative» «il faudra plusieurs mois pour organiser le retrait» de toutes les troupes «d'ici à la fin de l'année».

«Il faut que M. Karzaï prenne conscience que l'heure de la décision approche», a insisté un responsable de l'Alliance, qui mettra un terme en Afghanistan à sa mission la plus lointaine, la plus longue et la plus onéreuse.