Cinq Afghans jouant au volley-ball ont été tués vendredi par des inconnus dans l'est du pays, selon les autorités locales, une attaque dans laquelle les rebelles talibans ont nié toute implication.

Vendredi toujours, dans l'ouest du pays, l'ancien chef de guerre anti-soviétique Ismail Khan, candidat à la vice-présidence à l'élection présidentielle d'avril prochain, a échappé à une apparente tentative d'assassinat perpétrée par un kamikaze qui s'est fait exploser à la sortie d'une mosquée à la sortie de la grande prière hebdomadaire.

Les joueurs de volley-ball ont été abattus vers midi par des assaillants à motos dans le Laghman, une province proche de la capitale Kaboul.

«Des hommes armés ont ouvert le feu sur les joueurs d'une partie de volley-ball. Les joueurs étaient de jeunes hommes, tous innocents et qui ont tous été tués», a déclaré à l'AFP le porte-parole des autorités provinciales, Sarhadi Zwak. Habib-ul-Rahman, gouverneur du district d'Alingar, où a eu lieu l'attaque, a confirmé son bilan et la version de M. Zwak.

Le volley-ball avait été interdit, ainsi que d'autres loisirs, par les talibans lorsqu'ils étaient au pouvoir en Afghanistan entre 1996 et 2001.

Renversés après l'intervention occidentale dans le pays à la fin 2001, ces mêmes talibans mènent depuis une violente rébellion contre le gouvernement afghans et ses alliés de l'OTAN.

Mais l'un de leurs porte-parole a nié toute implication dans l'attaque de vendredi. «Nous rejetons totalement ces accusations. Nous ne sommes pas impliqués du tout dans ces meurtres. Ceux qui les ont tués ne font pas partie de nos combattants», a déclaré à l'AFP ce porte-parole, Zabihullah Mujahid.

Ces meurtres ont été condamnés par le président afghan Hamid Karzaï, qui a assuré qu'ils ne détourneraient pas les Afghans de leur volonté de paix et de développement du pays.

Ismail Khan, l'un des chefs de guerre qui ont rallié le gouvernement de M. Karzaï et ses alliés occidentaux face aux talibans à la fin 2001, est lui ressorti indemne de l'attentat-suicide perpétré à Hérat, la grande ville de l'Ouest afghan dont il est une figure historique.

«Le kamikaze, un vieil homme, a déclenché les explosifs qu'il portait sur lui à l'entrée de la mosquée, peu après qu'Ismail Khan en fut sorti. Il n'y a pas eu d'autre victime que l'assaillant», a déclaré à l'AFP un porte-parole de la police d'Hérat, Abdul Rauf Ahmadi.

Par ailleurs, dans le sud, les autorités de la province du Helmand ont annoncé avoir retrouvé la dépouille d'un journaliste local, un meurtre qui n'a pas été revendiqué.

Ces violences montrent l'instabilité persistante du pays à l'orée d'une année stratégique avec l'élection présidentielle prévue en avril et le retrait en fin d'année de la grande majorité des troupes de l'OTAN qui soutiennent M. Karzaï face à la tenace rébellion des talibans.