L'Iran est prêt à fournir des équipements militaires et des conseils à l'Irak pour l'aider dans sa lutte contre Al-Qaïda, a déclaré dimanche le général Mohammad Hedjazi, adjoint du chef d'état-major des forces armées iraniennes.

«Si les Irakiens en font la demande, nous leur fournirons des équipements et des conseils, mais ils n'ont pas besoin d'hommes», a déclaré le général Hedjazi, cité par l'agence officielle Irna.

Il a ajouté qu'il n'y avait pas eu «de demande pour mener des opérations communes contre les terroristes takfiris», terme utilisé pour désigner les combattants extrémistes sunnites d'Al-Qaïda.

L'Iran chiite, acteur régional de poids et ferme soutien du régime du président Bachar al-Assad, a déjà envoyé des «conseillers militaires» en Syrie, pays voisin de l'Irak où une guerre civile fait rage depuis bientôt trois ans.

Cette semaine en Irak, pays à majorité chiite, les combattants de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), filiale d'Al-Qaïda également active en Syrie voisine, ont pris le contrôle de Fallouja et de quartiers de Ramadi, 50 km plus à l'ouest, après des violences provoquées par la fermeture d'un camp de protestation de manifestants sunnites contre le gouvernement du premier ministre Nouri al-Maliki, un chiite.

Les forces gouvernementales irakiennes s'apprêtent à lancer un assaut pour reprendre la ville de Fallouja aux combattants liés à Al-Qaïda.

C'est la première fois que des combattants liés à Al-Qaïda prennent directement le contrôle de zones urbaines en Irak depuis l'insurrection sanglante qui avait suivi l'invasion américaine du pays en 2003.

L'EIIL, de plus en plus actif dans le conflit en Syrie, a revendiqué un attentat suicide mené jeudi à Beyrouth contre un bastion du Hezbollah libanais, parti chiite soutenu par Téhéran et qui combat aux côtés des forces gouvernementales en Syrie.

En visite au Moyen-Orient, le secrétaire d'État américain John Kerry a déclaré que les États-Unis sont «très, très préoccupés» par la montée en puissance de l'EIIL en Irak. «Ce sont les acteurs les plus dangereux dans la région», a-t-il ajouté en évoquant «leur barbarie» et «leur brutalité».

«Les États-Unis continueront d'être en contact étroit» avec les autorités irakiennes, «nous les aiderons dans leur combat, mais c'est un combat qu'elles doivent à terme gagner elles-mêmes et j'ai confiance dans le fait qu'elles peuvent y parvenir», a-t-il dit.