Au moins 15 personnes sont mortes en Irak lundi, et deux hauts gradés des forces de sécurité ont été blessés dans l'explosion d'une bombe dans la région autonome du Kurdistan, habituellement épargnée par les violences, a-t-on appris auprès de responsables.

Les deux bombes magnétiques posées sur les véhicules d'un général de brigade et d'un colonel ont explosé à quelques minutes d'intervalle vers 07H30 (04H30 GMT) dans un même quartier de Souleimaniyeh, la deuxième ville du Kurdistan irakien.

Un enquête est en cours sur cette attaque qui a blessé les deux officiers, a rapporté Hassan Nouri, le chef des asayesh, les services de sécurité kurdes dans la province de Souleimaniyeh.

Au nord de Bagdad, une famille de six personnes, dont deux enfants, a été retrouvé morte dans sa maison d'Al-Nibaie.

Neuf autres personnes ont été tuées dans des violences à Abou Ghraib, Mossoul, et Touz Khourmatou.

L'Irak est endeuillé quotidiennement par des violences qui ont déjà fait 6000 morts depuis le début de l'année, dont près de 950 en novembre.

La multiplication de ces attaques particulièrement sanglantes fait craindre un retour au niveau de violences de 2006-2007 lorsqu'un conflit dévastateur entre chiites et sunnites a fait des dizaines de milliers de morts.

Elles ont poussé les autorités irakiennes, qui semblent impuissantes face à l'effusion de sang, à demander notamment l'aide des Etats-Unis pour y mettre un terme.

Si les violences sont quasi-quotidiennes dans le pays, les trois provinces du Kurdistan qui jouissent, à l'inverse des autres régions irakiennes, d'une homogénéité religieuse et ethnique, ont jusqu'alors été largement épargnées par les attentats.

Les dernières violences remontaient au 29 septembre, quand sept personnes étaient mortes dans une attaque d'Al-Qaïda impliquant kamikazes, voitures piégées et échanges de tirs contre le siège des asayesh à Erbil, la capitale du Kurdistan.

Le Kurdistan irakien, largement autonome vis-à-vis de Bagdad, possède ses propres forces de sécurité ainsi qu'un Parlement.