Un journaliste chrétien de télévision a été abattu dimanche dans le nord de l'Irak, où les violences ont fait encore cinq morts supplémentaires à travers le pays, selon des sources médicales et de sécurité.

Durant la semaine écoulée, quelque 200 personnes sont mortes dans des attaques.

À Mossoul (nord), des hommes armés ont abattu près de chez lui Alaa Edwar, un journaliste chrétien qui travaillait pour une chaîne locale soutenue par le gouverneur de cette province en proie aux violences.

En octobre, trois journalistes avaient déjà été tués et un autre grièvement blessé dans des attaques à Mossoul, une ville à majorité sunnite où des activistes mènent régulièrement des attaques et sont accusés d'extorquer de l'argent à de nombreux commerçants.

Toujours à Mossoul, un officier qui n'était pas en service et un civil ont péri dans deux autres attaques dimanche, tandis qu'une bombe sur la route a explosé au passage d'une patrouille de sécurité dans l'ouest de la province de Ninive, dont Mossoul est la capitale, tuant un capitaine.

Dans le reste du pays, un propriétaire de restaurant a été abattu dans le sud de Bagdad et un soldat a été tué dans l'attaque d'un poste de contrôle à Balad, au nord de la capitale.

Les violences, qui ont fait plus de 5800 morts depuis le début de l'année, selon un bilan établi par l'AFP, ont poussé l'Irak à demander la coopération des États-Unis pour tenter de combattre les insurgés, à quelques mois des élections législatives prévues pour avril.

Le gouvernement irakien et les forces de sécurité assurent que les raids et opérations menés à travers l'ouest et le nord du pays, dans les zones où la minorité sunnite domine, permettent de juguler la violence.

Mais des diplomates, des experts et des défenseurs des droits de l'Homme répètent que le gouvernement ne s'attaque pas suffisamment aux racines de la contestation, en particulier le sentiment de marginalisation ressenti par la minorité sunnite longtemps au pouvoir sous Saddam Hussein.