Les autorités saoudiennes ont poursuivi mardi leur campagne de répression contre l'immigration illégale, qui a conduit à l'arrestation de milliers d'étrangers en situation irrégulière, mais affecte aussi l'activité dans le commerce, le bâtiment et l'enseignement privé.

Des patrouilles de police ont procédé lundi, au lendemain de l'expiration d'une amnistie royale, à quelque 4000 interpellations à Jeddah (ouest), a indiqué un porte-parole local de la police, le sous-lieutenant Nawaf al-Bouq.

Dans la région de Riyad, 818 étrangers illégaux ont été arrêtés mardi, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la capitale, le général Nasser al-Qahtani.

Dans d'autres villes et localités du royaume, la police a arrêté des centaines d'expatriés en situation irrégulière, selon la presse locale.

À Jeddah, des travailleurs indonésiens se sont rassemblés lundi devant leur consulat pour protester contre la lenteur des procédures administratives en cours pour organiser leur départ, selon la presse.

Le départ de près d'un million d'expatriés illégaux dans le cadre de l'amnistie a été fortement ressenti par la population.

Ainsi, l'activité commerciale a été perturbée. Des magasins de quartier ont dû baisser leur rideau de fer, comme à Al-Batha, une des places commerciales les plus populaires de Riyad, alors que les chantiers tournaient au ralenti dans la capitale ou étaient parfois à l'arrêt, selon des habitants.

Certaines boulangeries seraient amenées à fermer dans les prochains jours, car elles ne tournent plus à leur pleine capacité en raison d'un manque de main-d'oeuvre, a indiqué Fahd Al-Salman, président de la commission nationale des boulangeries, cité mardi par le quotidien Arab News.

Des écoles privées avaient également fermé lundi, mais ont rouvert mardi après avoir obtenu l'assurance que leur personnel enseignant, en situation irrégulière, ne serait pas inquiété jusqu'à la fin du premier semestre de l'année scolaire, en décembre, selon des habitants.

Les autorités souhaitaient réduire le nombre d'immigrés, estimé à 9 millions de personnes sur quelque 27 millions d'habitants, pour favoriser l'emploi des Saoudiens dans le royaume où le taux du chômage atteint 12,5 %.

En vertu d'une amnistie de sept mois qui a expiré dimanche, les clandestins pouvaient sans risque se présenter aux autorités pour se faire parrainer par un employeur et obtenir un titre de séjour. À défaut, ils devaient renouveler leurs titres de voyage et quitter le royaume, sous peine de risquer une peine allant jusqu'à deux ans de prison et/ou une amende pouvant atteindre 100 000 rials (27 000 $).