Les États-Unis ont promis mercredi d'aider l'Irak à combattre Al-Qaïda en pleine résurgence dans le pays, notamment en lui fournissant des armements, au premier jour de la visite à Washington du premier ministre irakien Nouri al-Maliki.

Alors que le chef du gouvernement doit être reçu vendredi par le président Barack Obama, d'influents sénateurs américains ont eux aussi exhorté Washington à accroître sa coopération antiterroriste avec Bagdad, tout en dénonçant «le sectarisme» de M. Maliki, un dirigeant chiite.

Ce dernier a été reçu mercredi matin par le vice-président Joe Biden pour un petit-déjeuner au cours duquel le numéro deux de la présidence américaine «a réaffirmé l'engagement des États-Unis à équiper les Irakiens pour combattre Al-Qaïda», selon un communiqué de la Maison-Blanche.

«Le premier ministre Maliki a dit clairement qu'il considérait les États-Unis comme le partenaire favori pour la sécurité de l'Irak», un pays endeuillé quasiment quotidiennement par des attentats et dont le niveau de violences est du jamais vu depuis 2008.

À quelques semaines du second anniversaire du retrait militaire américain d'Irak fin 2011, un haut responsable de l'administration Obama a indiqué à la presse que son pays «voulait aider les Irakiens» à lutter «de manière précise et efficace» contre le réseau Al-Qaïda, en particulier sa filiale l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) dans l'ouest du pays, près de la Syrie.

«Les Irakiens nous ont demandé des systèmes d'armement (...) Nous soutenons ces requêtes et nous travaillons très étroitement avec le Congrès là-dessus», a déclaré le diplomate américain, refusant d'entrer dans les détails.

Il a tout juste évoqué la possible vente d'un «système de défense aérienne pour (que l'Irak) prenne le contrôle souverain de son espace aérien» et confirmé que la commande de dizaines d'avions de chasse F-16 était en «bonne voie» pour une livraison fin 2014.

Ce responsable américain s'est alarmé de la recrudescence d'attentats, notamment contre des chiites en Irak qui «visent des aires de jeux, des mariages, des enterrements et qui ont un effet psychologique dévastateur» dans le pays.

L'Irak a encore subi dimanche une série d'attentats qui ont fait 65 morts, notamment contre des secteurs chiites dans la province de Bagdad.

Le pays connaît ses pires violences depuis cinq ans, quand il sortait d'un conflit confessionnel sanglant entre sunnites et chiites, et alors que la guerre en Syrie voisine fait craindre un débordement transfrontalier.

Profitant de la venue du premier ministre irakien à Washington pour doper la coopération américano-irakienne en matière de sécurité, des sénateurs républicains et démocrates, dont John McCain, ont écrit au président Obama pour dénoncer la politique «sectaire et autoritaire» de M. Maliki, qui monte les sunnites contre les chiites.

Rappelant que la multiplication des attentats a provoqué la mort de 7000 personnes depuis le début de l'année, les élus américains jugent que «la mauvaise conduite de la politique irakienne par le premier ministre Maliki contribue à cette résurgence de la violence».

«Cette faillite de la gouvernance jette de nombreux Irakiens sunnites dans les bras d'Al-Qaïda en Irak», estiment les sénateurs qui appellent cependant le président Obama à accroître la coopération antiterroriste avec Bagdad, notamment en matière de partage de renseignements.