Au moins 53 personnes sont mortes dans une série d'attentats et d'attaques ayant frappé jeudi l'Irak, dont 32 dans l'explosion de voitures piégées dans la capitale irakienne, selon des sources médicales et de sécurité.

Dix voitures piégées ont explosé dans plusieurs quartiers de Bagdad, faisant selon un dernier bilan 32 morts et près de 100 blessés.

Deux voitures ont explosé dans la rue Sinaa, dans le centre de la capitale, deux autres dans le quartier Husseiniyah et six autres dans différents quartiers de Bagdad comme Bagdad al-Jadida, Maamal (est), Doura et Shorta al Rabeea (sud).

Dans la journée, un attentat-suicide a frappé un village situé à l'est de la ville de Mossoul et habité principalement par la minorité Chabak, une secte ésotérique kurde.

«Au moins 15 personnes ont été tuées et 50 autres blessées dans l'attaque-suicide menée avec une voiture piégée» contre un quartier résidentiel de Al-Mouwaffaqiyah, à 350 km au nord de Bagdad.

Cette communauté, qui compte quelque 30 000 membres, vit aux confins de la frontière turque. Issue du chiisme, elle a été persécutée sous le président Saddam Hussein avant de devenir une cible du réseau sunnite d'Al-Qaïda après son renversement par les troupes américaines.

L'envoyé de l'ONU en Irak, Nickolay Mladenov, a condamné dans un communiqué cette attaque.

«Les Nations unies accordent une attention particulière à la protection des minorités qui continuent de souffrir d'attaques haineuses, et d'obstacles économiques et sociaux», écrit-il.

«La hausse récente des attaques dans la région de Ninive appelle à une coopération renforcée en matière de sécurité entre le gouvernement irakien, les autorités provinciales et le gouvernement régional kurde», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, un homme vêtu d'un uniforme de police a fait détoné une ceinture d'explosifs dans un café de la ville de Touz Khourmatou, au sud de Bagdad, tuant quatre personnes et en blessant 27.

Dans d'autres attaques dans le pays, un enfant a été tué dans l'explosion d'une bombe près de la maison d'une famille Chabak à Mossoul, et un policier a été tué dans sa maison au sud de la ville.

L'Irak connaît depuis le début de l'année un regain de violences, sur fond d'impasse politique qui pourrait, selon des experts, se prolonger jusqu'aux élections législatives prévues en 2014.

Les attentats sont quotidiens et les bilans des quatre derniers mois renouent avec le niveau de violence de 2008, lorsque le pays sortait difficilement d'une quasi-guerre civile entre sunnites et chiites.

Les bilans mensuels des victimes oscillent désormais entre 800 et 1000 morts, et ce en dépit des opérations - parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines - menées ces deux derniers mois par les forces de sécurité.

Avec les attaques de jeudi, plus de 370 personnes ont péri depuis début octobre, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources policières et médicales. Le chiffre des décès causés par les violences a dépassé les 5050 depuis le début de l'année.