Le gouverneur de la province afghane du Logar a été tué mardi par l'explosion d'une bombe cachée dans un microphone, en prenant la parole dans une mosquée après la prière marquant le début de l'Aïd al-Adha, fête musulmane du sacrifice, ont annoncé les autorités locales.

Arsala Jamal possède également la citoyenneté canadienne, d'après le quotidien New York Times. Cet ancien gouverneur de la province de Khost nommé en avril à la tête du Logar, était un proche du président Hamid Karzaï, dont il avait été l'un des directeurs de campagne lors de la présidentielle de 2009.

Or, mardi matin, au premier jour des célébrations de l'Aïd al-Adha, M. Jamal a été tué par l'explosion d'une bombe «cachée dans un microphone», a déclaré à l'AFP Din Mohammad Darwish, le porte-parole de cette province voisine de Kaboul.

«Le gouverneur voulait prendre la parole (dans la mosquée) afin de féliciter la population à l'occasion de l'Aïd. Au moins 18 personnes ont aussi été blessées incluant des civils et des employés du gouvernement», a ajouté M. Darwish.

Le chef des enquêtes criminelles de la province du Logar, Mohammad Jan Abid, a confirmé l'attaque contre Arsala Jamal, qui comme les 33 autres gouverneurs de province du pays, est nommé directement par le président Hamid Karzaï.

Cette attaque n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, mais elle pourrait porter la marque des insurgés talibans qui multiplient depuis une décennie les attentats contre le pouvoir afghan, les forces de l'ordre et leurs alliés de l'OTAN.

Dans son allocution pour marquer le début de l'Aïd al-Adha, le président Karzaï a prié les insurgés de «mettre fin à leurs attaques» et de «travailler pour le développement de leur pays».

Les talibans concentraient leurs attentats dans le sud-ouest du pays, mais ont depuis quelques années progressé vers le nord et la capitale, ce qui fait craindre un retour à la guerre civile dans le pays après le départ des 87 000 soldats de l'OTAN prévu à la fin 2014.

La sécurité s'est aussi détériorée dans le Logar, véritable «porte d'entrée» vers la capitale Kaboul, où les insurgés sont parvenus à s'implanter, malgré la présence des forces de sécurité afghanes, des soldats américains et de milices locales anti-talibans.

Les Etats-Unis négocient actuellement avec Kaboul le maintien d'une force résiduelle américaine dans le pays après 2014, mais aucun accord n'a encore été signé entre les deux pays. Les autorités afghanes tentent aussi de mettre sur les rails un dialogue avec les insurgés afin de stabiliser le pays à l'approche des élections d'avril et du retrait des forces de l'OTAN.

La présidentielle d'avril doit marquer le départ à la tête de l'État d'Hamid Karzaï, inéligible pour un troisième mandat selon la Constitution, et donc la première transition démocratique pour ce pays en guerre.

Or le chef des talibans afghans, le mollah Omar, a réitéré dimanche son boycottage du scrutin et son opposition à toute présence militaire américaine, même réduite, après 2014.

«La cadence du djihad armé s'accélérera», a-t-il prévenu dans son message pour l'Aïd al-Adha, une des principales dates du calendrier musulman.

-Avec Associated Press