Le président iranien Hassan Rohani a demandé mercredi à la police d'être plus tolérante sur les questions de société, notamment sur le respect du code vestimentaire islamique.

Élu en juin avec le soutien d'une coalition de modérés et réformateurs, M. Rohani a promis des réformes notamment une libéralisation politique et culturelle.

«S'il faut un avertissement (...), la police devrait être la dernière à le donner», a déclaré le président dans un discours à l'École nationale de police, selon l'agence Fars.

«Nos femmes vertueuses devraient se sentir en sécurité et détendues en présence de la police», a ajouté le religieux modéré, estimant que le respect du code vestimentaire devait être enseigné dans «les écoles, les lycées, les universités et les mosquées».

Des unités spéciales de la police effectuent régulièrement des opérations dans les rues pour vérifier l'application du strict code vestimentaire islamique iranien, qui oblige les femmes à cacher leurs formes de la tête aux pieds. Les contrevenantes peuvent recevoir des avertissements verbaux, une amende ou être interpellées pour quelques heures.

La promotion de la vertu dans la société doit se faire à travers la lutte contre la pauvreté et le chômage et non par la confrontation avec la police, a-t-il ajouté.

En septembre, le président Rohani avait pressé les policiers de faire appliquer la loi sur le voile en respectant la dignité humaine et en évitant les «méthodes extrêmes».

Le ministre iranien de la Culture, Ali Jannati, a pour sa part critiqué le travail de l'organe de censure de son ministère sous le mandat de l'ex-président Mahmoud Ahmadinejad (2005-2013).

«J'ai appris avec tristesse que certains livres n'avaient pas été autorisés à paraître sur la base de simples opinions personnelles», a-t-il dit, cité mercredi par le quotidien réformateur Arman.

«Si le Coran n'avait pas été une révélation divine et qu'il avait été soumis au Comité de surveillance des livres, (les membres de ce comité) auraient dit que certains mots n'étaient pas conformes avec la chasteté et n'auraient pas donné d'autorisation de publication», a-t-il affirmé.

La censure appliquée par les autorités iraniennes, notamment sur l'accès à l'internet ou aux médias, est régulièrement dénoncée par les organisations de défense des droits de l'homme et les pays occidentaux.