Au moins 30 personnes, dont 10 enfants, ont péri dimanche dans des violences ayant visé notamment une école primaire dans le nord de l'Irak et des pèlerins chiites à Bagdad, selon des responsables.

Cinq policiers et 10 écoliers ont été tués et 44 personnes blessées dans le village chiite turkmène de Qabak, non loin de la frontière syrienne, lorsqu'un double attentat suicide à la voiture piégée a visé un commissariat et une école primaire voisine, a indiqué Abdallah Abbas, un responsable local à l'AFP.

L'explosion a provoqué l'effondrement du toit de l'école, qui était occupée par les élèves en ce premier jour de la semaine en Irak, a-t-il précisé.

«Des terroristes d'Al-Qaïda ont mené cette attaque parce que nous sommes chiites» déplore une mère dont l'enfant a été blessé.

Dans le quartier de Qahira à Bagdad, un kamikaze a attaqué des pèlerins chiites faisant au moins 9 morts et 30 blessés, au lendemain d'une attaque similaire où 49 de leurs coreligionnaires avaient perdu la vie, ont indiqué des responsables. Il s'agit de la deuxième attaque visant des fidèles chiites en moins de 24 heures.

L'explosion s'est produite alors que les pèlerins se dirigeaient à pied vers un sanctuaire pour commémorer la mort de l'imam Mohammed al-Jawad, le 9e imam de l'islam chiite.

Samedi soir, une attaque similaire avait coûté la vie à 49 pèlerins dans le quartier de Adhamiyeh, lui aussi situé dans le nord de la capitale irakienne.

Le mausolée vers lequel convergeaient les croyants au moment des attaques de samedi et dimanche abrite la tombe des imams Moussa al-Kazem et Mohammed al-Jawad, deux figures révérées des chiites. Ce sanctuaire est le troisième haut lieu saint du chiisme en Irak après les villes de Najaf et Kerbala (sud).

Des millions de pèlerins visitent ces sites religieux et sont fréquemment pris pour cible par des insurgés sunnites - dont certains sont liés à Al-Qaïda - considérant les chiites comme des apostats.

Par ailleurs, une bombe a explosé dans l'est de Bagdad faisant cinq morts et 15 blessés, tandis qu'un membre des forces de sécurité kurdes a péri dans une attaque à Kirkouk, dans le nord de l'Irak, selon des sources de sécurité.

L'envoyé spécial de l'ONU en Irak, Nikolay Mladenov, a appelé dimanche les «responsables politiques, civils et religieux à travailler ensemble avec les forces de sécurité» pour juguler les violences.

«Il en va de leur responsabilité de garantir le fait que les pèlerins puissent pratiquer leurs devoirs religieux, que les écoliers puissent assister à leurs cours, que les journalistes puissent accomplir leurs tâches professionnelles et que les citoyens puissent vivre une vie ordinaire», a exigé M. Mladenov.

L'ambassadeur britannique à Bagdad, Simon Collis a lui déclaré que «ces derniers exemples de violences contre des croyants et des journalistes sont une preuve supplémentaire que les terroristes cherchent à diviser l'Irak».

Quasiment aucun lieu ou évènement susceptibles d'attirer les foules n'est à l'abri des violences en Irak. Les mosquées, les terrains de football, les mariages, les enterrements et même des endroits ultra-sécurisés comme les prisons sont régulièrement pris pour cible.

Le pays connaît un regain de violences inédit depuis cinq ans du fait de l'aggravation des tensions confessionnelles entre chiites et sunnites et ce en dépit des opérations - parmi les plus importantes depuis le retrait en 2011 des troupes américaines - récemment menées par les forces de sécurité.

Depuis début octobre, plus de 160 personnes ont perdu la vie dans des attaques et plus de 4850 ont été tuées depuis le début de cette année dans des violences, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources policières et médicales.

Depuis début octobre, près de 150 personnes ont perdu la vie dans des attaques et plus de 4850 ont été tuées depuis le début de cette année dans des actes de violence, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources policières et médicales.