Israël et ses alliés ont contré, vendredi, une tentative des pays arabes pour blâmer officiellement l'État hébreu parce que ce dernier refuse d'admettre qu'il possède des armes nucléaires.

Plusieurs pays de la communauté internationale soupçonnent fortement le gouvernement israélien de disposer de telles armes, mais celui-ci ne veut pas confirmer l'information.

Les voisins arabes d'Israël affirment que cet arsenal nucléaire constitue une menace pour la paix au Moyen-Orient et manquent rarement une occasion de le critiquer sur cette question.

Malgré tout, il s'agissait de la première fois en trois ans qu'une résolution blâmant l'État hébreu était soumise à un vote durant la conférence annuelle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.

La décision des nations arabes d'aller de l'avant avec cette initiative reflète la frustration découlant des tentatives ratées d'organiser des pourparlers pour bannir les armes de destruction massive du Moyen-Orient.

Plus de pays que prévu se sont toutefois opposés à la résolution.

En prévision du vote, les diplomates avaient affirmé que la résolution serait adoptée ou défaite par une voix ou deux. Cinquante-quatre États ont cependant voté contre, tandis que 43 l'ont appuyées et 32 se sont abstenus. Les 30 autres participants n'étaient pas présents au moment du vote.

Un diplomate a confié que cet échec était le résultat d'une campagne de lobbying menée par les États-Unis en faveur d'Israël.

Le principal délégué américain à l'AIEA, Joseph Macmanus, a déclaré que ce vote n'avait «pas fait de gagnants» et que les efforts se poursuivraient afin de lancer un dialogue sur la création d'une zone libre d'armes de destruction massive au Moyen-Orient.

La résolution n'avait pas été déposée en 2011 et 2012, un geste que les 18 membres arabes de l'AIEA avaient qualifié de «concession» pour préserver les chances d'entamer des négociations sur les armes nucléaires dans la région.

Les efforts pour tenir ces discussions, commanditées par les États-Unis, la Russie et la Grande-Bretagne, ont cessé à la fin de 2012. Tandis que la guerre civile syrienne, le programme nucléaire de l'Iran et d'autres frictions ont été évoqués pour expliquer cette décision, des diplomates ont admis que la véritable raison était l'incapacité de régler les différends entre les pays arabes et Israël.

Les analystes Hans M. Kristensen et Robert S. Norris ont affirmé dans un article, publié plus tôt ce mois-ci, qu'Israël possédait 80 ogives nucléaires.