Le nouveau président iranien Hassan Rohani n'a pas exclu jeudi sur la chaîne américaine NBC de rencontrer son homologue américain Barack Obama, tant que «les conditions indispensables» seront remplies.

«Tout est possible dans le monde de la politique», a déclaré M. Rohani, qui multiplie les déclarations conciliantes à l'adresse des États-Unis, sur fond de spéculations à propos d'une éventuelle rencontre la semaine prochaine à l'Assemblée générale de l'ONU entre les deux dirigeants.

Alors que la journaliste lui demandait s'il allait rencontrer M. Obama à New York à l'ONU, le dirigeant iranien a toutefois répondu: «Je n'ai aucun projet de rencontre avec le président Obama dans notre programme».

Mais comme on lui demandait s'il allait rencontrer M. Obama dans un avenir proche, M. Rohani a affirmé que «tout est possible dans le monde de la politique. Cela dépend des conditions indispensables».

Dans un extrait de cet entretien diffusé également mercredi par NBC, M. Rohani avait salué le ton «positif et constructif» de M. Obama et espéré des «petits pas» diplomatiques entre les deux gouvernements ennemis.

Le secrétaire d'État américain John Kerry avait salué jeudi des «propos très positifs» du président iranien. «Je pense que les propos de Rohani étaient très positifs, mais tout doit être mis au banc d'essai et nous verrons dans quelle direction nous irons», avait déclaré M. Kerry, interrogé par la presse après une déclaration sur la Syrie au département d'État.

Faciliter le dialogue avec la Syrie

M. Rohani s'est également dit «prêt à (...) faciliter le dialogue» en Syrie entre le régime du président Bachar al-Assad et l'opposition, dans une entrevue publiée sur le site internet du quotidien américain Washington Post.

Le dirigeant iranien, qui a demandé à rencontrer le président français François Hollande en marge de l'Assemblée générale de l'ONU la semaine prochaine, estime que ses homologues devraient «saisir l'occasion» de sa récente élection à la tête de l'Iran.

Pour M. Rohani, une «approche constructive de la diplomatie ne signifie pas renoncer aux prétentions de chacun».

«Cela veut dire prendre rendez-vous avec ses homologues, sur un pied d'égalité et dans le respect mutuel, pour répondre aux inquiétudes partagées et atteindre des objectifs communs», écrit-il.

La proposition du président iranien risque d'être accueillie avec prudence par les États-Unis, qui ont accusé à plusieurs reprises Téhéran de soutenir financièrement, mais aussi avec des armes et des soldats, le régime syrien.

Washington et Téhéran n'ont plus de relations diplomatiques depuis près de 35 ans et s'affrontent, entre autres, sur le dossier du nucléaire iranien.