La Cour suprême israélienne a confirmé mercredi l'interdiction d'entrée sur le territoire israélien pour des motifs de sécurité à l'encontre d'un travailleur humanitaire polonais retenu depuis plus d'une semaine à l'aéroport de Tel-Aviv.

Le président de la Cour suprême Asher Grunis a motivé cette décision par «de nouveaux éléments faisant état de sa relation avec des éléments terroristes, qui n'étaient pas connus au moment où le visa lui a été accordé», sans autre précision, au terme des débats.

Une partie de l'audience s'est déroulée à huis clos en la seule présence des juges et d'agents du Shin Beth, le service de sécurité intérieure israélien.

«Je n'ai rien fait qui puisse nuire à l'État d'Israël», a assuré Kamil Qandil, employé de l'ONG polonaise PAH, qui travaille à un projet d'approvisionnement en eau de la population palestinienne près de Hébron, dans une zone du sud de la Cisjordanie sous contrôle total d'Israël.

Le président lui a répondu qu'il n'en était «peut-être pas conscient», précisant qu'il pourrait demander à revenir dans un an.

L'avocat, Yadin Elam, a déploré que ni lui ni son client, de mère polonaise et de père palestinien, n'aient jamais été informés des suspicions pesant sur lui.

«L'audience d'aujourd'hui et le verdict de la Cour n'ont guère dissipé le mystère sur les allégations contre Kamil», a déclaré l'avocat aux médias.

Kamil Qandil a affirmé à ses proches après cette décision que «les plus grands perdants seraient les villageois des collines du sud de Hébron où est situé le projet ainsi que le ministère polonais des Affaires étrangères et les contribuables polonais qui le financent», a indiqué son entourage à l'AFP.

Un collectif regroupant plus de 80 ONG et agences d'aide internationale, dont OXFAM, Action contre la Faim (ACF), Care et Médecins du Monde, avait appelé mardi dans un communiqué Israël à autoriser son entrée.

Bien qu'il «dispose d'un visa de travail valide délivré par le gouvernement israélien (...) il a été arrêté à l'aéroport Ben Gourion le 2 septembre pour des "motifs de sécurité" que les autorités israéliennes n'ont pas révélés», une décision dont il a fait appel devant la Cour suprême, selon le texte.

«Plusieurs citernes réhabilitées par PAH ont été démolies par Israël, provoquant une réaction diplomatique de Varsovie», soulignait le collectif.

Dans un communiqué cité lundi par le quotidien Haaretz, le Shin Beth a précisé que «M. Qandil n'a pas été arrêté, mais interdit d'entrée», ajoutant que cette mesure était motivée par «des informations de sécurité à son sujet et que les affirmations selon lesquelles elle serait liée à d'autres considérations sont sans fondement».