Le commandant de l'OTAN en Afghanistan a averti que le taux actuel de décès subi par l'armée et la police afghanes était «insupportables», dans une entrevue publiée mardi par le Guardian.

Le général américain Joseph Dunford, à la tête de l'OTAN en Afghanistan, a déclaré au quotidien que les forces de sécurité afghanes pourraient avoir besoin pendant cinq années supplémentaire du soutien occidental avant d'être capables d'assurer la pleine responsabilité de leurs tâches.

«Je considère que c'est grave, et tous les commandants aussi», a dit le général Dunford à propos du taux de victimes qui atteint souvent une centaine de morts par semaine.

«Je ne considère pas que ces morts soient acceptables», a-t-il ajouté.

Selon le général, «le temps nous dira» si l'OTAN a eu raison de transformer en juin son rôle de combattant en une opération «d'entraînement, de conseil et d'assistance».

«Je ne pense pas qu'on puisse répondre à cette question aujourd'hui», a-t-il dit.

Le président américain Barack Obama s'est engagé à remettre aux Afghans l'entière responsabilité de leur sécurité à la fin de 2014, même si quelques unités de l'OTAN resteront dans le pays à des fins d'entraînement.

Le général Dunford a affirmé que certains de ces soldats pourraient rester jusqu'en 2018. Il estime aussi que dans le cadre de son rôle d'«assistance», l'OTAN pourrait avoir à fournir encore un soutien au combat.

Lundi, une nouvelle attaque des talibans avec des kamikazes et des hommes camouflés en uniforme de la police afghane a provoqué l'incendie d'une quarantaine de véhicules - camions de ravitaillement et blindés américains - de la coalition, dans une base américaine près de la frontière pakistanaise, dans la province de Nangarhar.

Les trois attaquants ont été tués par des tirs d'hélicoptères durant l'assaut, mais aucun membre de la mission de l'OTAN n'a été touché.

Les 350 000 membres des forces de sécurité subissent une forte hausse des attaques depuis quelques semaines et les décès dans l'armée et la police afghane ont augmenté de 15 à 20% depuis 2011, selon les autorités.