Le président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a assuré que les tirs contre le convoi du premier ministre étaient un acte «isolé» et que les agresseurs seraient punis, a rapporté dimanche l'agence officielle Saba.

Le chef du gouvernement d'union nationale Mohamed Basindawa a échappé à un attentat samedi soir à Sanaa. Quatre hommes armés ont ouvert le feu à l'arme automatique sur son convoi, sans faire de victime.

«Nous condamnons les tirs contre le convoi du premier ministre et nous réagirons avec fermeté à cet acte criminel», a déclaré le chef de l'État, cité par l'agence.

Selon lui, il s'agit «d'un incident isolé (...) et ses auteurs seront punis».

Selon des sources de sécurité, la piste d'Al-Qaïda, qui a visé des responsables yéménites par le passé, est à écarter.

M. Basindawa a formé en décembre 2011 un gouvernement d'union nationale, en vertu de l'accord de transition qui a permis le départ de l'ancien président contesté Ali Abdallah Saleh.

Il s'agit du premier attentat contre le premier ministre, un dirigeant de l'ex-opposition contre M. Saleh, depuis qu'il a formé le gouvernement, mais plusieurs membres de son cabinet ont échappé à des tentatives d'assassinat, notamment les ministres de la Défense et de l'Information.

Depuis la fin du soulèvement qui a abouti au départ de M. Saleh, la situation est instable dans le pays, surtout dans le sud et l'est où Al-Qaïda est particulièrement actif.

Le principal oléoduc du pays a une nouvelle fois été saboté dimanche, interrompant le pompage de brut, selon l'agence officielle Saba.

Cet oléoduc est régulièrement saboté dans la région de Wadi Abida dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, par des hommes armés d'une tribu qui veulent faire pression sur le pouvoir central.

Le Yémen, le pays le plus pauvre de la péninsule arabique, compte sur sa petite production de pétrole (321 000 barils par jour en 2012) pour alimenter le budget de l'État, alors que les crises politiques et l'insécurité ont amené l'économie au bord de l'effondrement.

Un dialogue national en cours doit déboucher sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution, sur la base de laquelle se tiendront en février 2014 des élections générales, mais ce dialogue se heurte à des obstacles.

Ainsi, les représentants des autonomistes sudistes ont suspendu leur participation à la mi-août, ce qui laisse craindre qu'il ne s'achève pas à la date prévue du 18 septembre.