Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a promis mercredi que les forces de sécurité allaient continuer de mener des arrestations massives et de viser des camps d'activistes pour endiguer la pire vague de violences qu'ait connue le pays depuis 2008.

Selon M. Maliki, plus de 800 activistes présumés ont été arrêtés et des dizaines d'autres tués lors de multiples opérations pour tenter de mettre un terme aux violences qui ont fait plus de 3400 morts depuis le début 2013.

«La traque des terroristes et de ceux qui sont derrière eux (...) va se poursuivre jusqu'à ce que notre peuple soit protégé», a-t-il indiqué selon des déclarations diffusées par la télévision d'État.

Il a ajouté que les forces de sécurité avaient détruit des infrastructures de groupes armés servant à préparer des voitures piégées et saisi une importante quantité d'armes et du matériel explosif.

Il n'a cependant pas précisé quand et où les arrestations avaient été opérées.

Les forces de sécurité mènent depuis des semaines des opérations de grande ampleur dans la région de Bagdad ainsi qu'au nord et à l'ouest de la capitale après l'évasion de centaines de détenus, dont des chefs d'Al-Qaïda, lors d'un spectaculaire assaut revendiqué par un groupe lié au réseau extrémiste.

En dépit d'annonces régulières sur la mort de combattants ou leur capture, la violence a continué à ensanglanter le pays.

Deux bombes ont explosé mercredi à Baqouba, au nord de Bagdad, tuant 14 personnes, selon une source policière et un médecin.

Des hommes armés ont par ailleurs tué un juge et son chauffeur dans une attaque à l'ouest de Baiji, également au nord de Bagdad, tandis qu'une «bombe magnétique» a tué un colonel de police dans la capitale.

En tout, 3439 personnes ont été tuées depuis le début de l'année, selon un décompte de l'AFP. Selon l'ONU, il s'agit des violences les plus sanglantes en Irak depuis 2008.

Le pays connaît depuis début 2013 une flambée de la violence, parallèlement à une montée de la colère au sein de la minorité sunnite qui a entamé en décembre un mouvement de contestation pour dénoncer les discriminations dont elle se dit victime.

Le gouvernement, dominé par des chiites, a depuis fait quelques concessions, en libérant plusieurs milliers de prisonniers, mais sans résoudre le coeur du problème.