Le président palestinien Mahmoud Abbas a demandé mardi au premier ministre démissionnaire Rami Hamdallah de rester à son poste et de former un nouveau gouvernement, a annoncé le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina.

«Abbas a rencontré mardi le premier ministre démissionnaire Rami Hamdallah et lui a demandé de former un gouvernement», a déclaré Nabil Abou Roudeina, cité par l'agence Wafa.

Le bureau de Rami Hamdallah a indiqué dans un communiqué que le premier ministre acceptait cette tâche et formerait un nouveau gouvernement dans un délai de cinq semaines.

Le 23 juin, M. Abbas avait accepté la démission de M. Hamdallah, deux semaines après sa prise de fonction, tout en lui demandant d'assurer la gestion des affaires courantes jusqu'à la nomination de son successeur.

M. Hamdallah, qui avait prêté serment le 6 juin, était furieux de la nomination de deux vice-premiers ministres imposés par M. Abbas, selon des sources au sein de son cabinet au moment de sa démission.

Frustré de devoir partager ses pouvoirs avec ces nouveaux responsables, M. Hamdallah avait réclamé des «compétences claires et définies» pour lui-même et pour ses vice-premiers ministres «afin d'éviter les conflits et les empiètements sur les prérogatives».

Faute de compromis après 48 heures de tractations, des responsables avaient alors affirmé que M. Abbas allait désigner un remplaçant à l'issue d'une période de cinq semaines, censée se terminer fin juillet. Mais cette période avait finalement été prolongée jusqu'à la fin du ramadan, qui s'est achevé la semaine dernière.

Après le départ du précédent chef du gouvernement Salam Fayyad à cause d'un différend sur le portefeuille des Finances, M. Hamdallah avait été le deuxième premier ministre en 10 semaines à démissionner à cause de disputes au sein de l'exécutif palestinien.

La nomination de M. Hamdallah en juin a été perçue comme une décision transitoire de la part de M. Abbas, qui espère mettre sur pied le gouvernement d'unité nationale non partisan attendu depuis un l'accord de réconciliation conclu en 2011 avec les islamistes du Hamas, qui contrôlent la bande de Gaza.

Le Hamas, qui dispose à Gaza de son propre Premier ministre Ismaël Haniyeh, refuse de reconnaître l'autorité de M. Hamdallah, comme il a longtemps ignoré son prédécesseur Salam Fayyad, une situation qui apparaît comme un obstacle majeur à la paix.

M. Abbas a chargé M. Hamdallah de former un nouveau gouvernement à la veille d'un nouveau round de négociations avec les Israéliens, prévu mercredi à Jérusalem.

Le Hamas est fermement opposé à ces négociations qui ont repris fin juillet à Washington après trois ans d'interruption.