Nasser Al-Whaychi, le chef d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa), une branche du réseau basée au Yémen, est un ancien assistant d'Oussama ben Laden qui s'est évadé de façon spectaculaire d'une prison yéménite.

Aqpa, qui est soupçonné d'être derrière des menaces d'attentat ayant justifié la fermeture de 25 missions diplomatiques américaines dans le monde, a revendiqué plusieurs attaques, notamment une tentative d'attentat sur un avion de ligne américain en 2009 le jour de Noël.

Fin, le teint mat, Nasser Al-Whaychi est âgé d'environ 35 ans selon ce que l'on sait de lui. Ce Yéménite a fréquenté le camp d'entraînement d'Al-Qaïda, Al Farouk, en Afghanistan à la fin des années 1990. Il devient ensuite proche de ben Laden, s'occupant de ses finances et de ses propriétés, selon Seth G. Jones, auteur d'un ouvrage sur Al-Qaïda.

Il aurait ensuite fui l'Afghanistan en 2002 pour se rendre en Iran, où il est arrêté et extradé vers le Yémen. Emprisonné sans chefs d'inculpation, il parvient à s'évader de façon spectaculaire avec 22 de ses codétenus en février 2006. Les prisonniers étaient parvenus à creuser un tunnel de 44 mètres relié à une mosquée.

Cette évasion semble avoir redonné un élan à l'organisation dans la région, après que plusieurs coups lui eurent été portés, notamment la mort en 2002 de son chef, Qad Salim Sinan al-Harithi, tué par un drone américain. Harithi était soupçonné d'être derrière l'attaque de l'USS Cole dans le port d'Aden (sud du Yémen), qui avait tué 17 marins américains en 2000.

En 2007, Al-Whaychi devient le chef d'Al-Qaïda au Yémen. L'organisation croît dans la péninsule arabique, bénéficiant notamment d'un relief escarpé, en dépit des attaques du gouvernement et des États-Unis.

Rejoints par d'anciens membres d'Al-Qaïda en Arabie saoudite, Al-Qaïda au Yémen devient en 2009 l'Aqpa, dirigée par Al-Whaychi. Un ancien détenu de Guantanamo, Saïd al-Chehri, devient son bras droit mais sera tué dans une attaque menée par un drone américain en juillet, selon Aqpa.

À la mort de ben Laden, tué par un commando américain en mai 2010 au Pakistan, Al-Whaychi avait mis en garde les Américains, affirmant que «le problème» ne serait pas fini avec la mort du chef d'Al-Qaïda.

«Ne regardez pas cette bataille en surface (...) Ce qui arrive est pire, et ce qui vous attend est plus intense, plus douloureux», avait-il dit.

En juillet 2011, Al-Whaychi a fait allégeance au successeur de ben Laden, Ayman al-Zawahiri.