Le Pentagone a notifié lundi le Congrès américain deux projets de contrats d'armement avec l'Irak portant notamment sur des systèmes de défense anti-aérienne pour plus de 2,7 milliards de dollars, a-t-on appris mardi auprès du ministère de la Défense.

Ces projets de contrats, auxquels le Congrès dispose de 30 jours pour éventuellement s'y opposer, portent à près de cinq milliards de dollars en moins de deux semaines l'ensemble des contrats d'armements que comptent passer l'Irak avec les États-Unis.

Le premier projet, de 2,4 milliards de dollars, porte notamment sur 681 missiles anti-aériens Stinger de courte portée et 40 postes de tir montés sur véhicule, ainsi que sur trois batteries de missiles Hawk d'une portée d'une cinquantaine de kilomètres et 216 missiles Hawk.

Ces systèmes anti-aériens, doivent permettre à l'Irak de «contribuer à la défense aérienne régionale et à réduire sa vulnérabilité aux attaques aériennes», justifie l'Agence de coopération de défense et de sécurité (DSCA), chargée des ventes d'armes à l'étranger, dans un communiqué.

Le manque de contrôle des autorités irakiennes sur l'espace aérien du pays était l'une des raisons avancées par le Pentagone pour maintenir des troupes dans le pays au-delà de 2011, un projet avorté en raison de l'opposition de Bagdad à l'octroi d'une immunité juridique pour les militaires américains.

Le second contrat, de 339 millions de dollars, concerne la vente de 19 systèmes de radio mobile et 10 systèmes de radio à micro-ondes.

Le 25 juillet, la DSCA avait déjà fait état de trois projets de contrats avec Bagdad pour un total de 2 milliards de dollars, notamment la fourniture de 12 hélicoptères de transport Bell 412 EP, et de 50 véhicules blindés Stryker équipés pour la guerre nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC). L'Irak avait par ailleurs passé commande de 36 chasseurs F-16 fin 2011.

Le premier ministre irakien Nouri al-Maliki avait demandé en octobre 2012 aux États-Unis d'accélérer les livraisons d'armes pour les troupes irakiennes. Bagdad venait alors de signer avec Moscou des contrats d'armement à hauteur de plus de 4,2 milliards de dollars qui ont depuis été annulés en raison de soupçons de corruption.