Trois kamikazes ont tenté d'attaquer le consulat indien dans une ville de l'est de l'Afghanistan, samedi, provoquant une fusillade avec des gardes sur une rue animée du centre-ville qui a fait au moins neuf morts chez la population civile, ont annoncé des responsables.

L'attaque, qui a pris fin lorsque les militants ont fait exploser une voiture piégée, éparpillant des débris dans le centre de Jalalabad près de la frontière pakistanaise, n'a pas semblé avoir endommagé l'édifice du consulat. Des responsables indiens ont précisé que tous les employés ont pris la fuite sans problèmes.

Les talibans ont nié leur implication dans cette attaque, et les soupçons se sont plutôt portés vers des groupes terroristes basés au Pakistan qui ont été blâmés pour des violences meurtrières contre des intérêts indiens en Afghanistan par le passé.

Les attaques surviennent au moment où l'Afghanistan et l'Inde tentent tous deux de restaurer leurs relations avec le Pakistan. Islamabad considère l'Afghanistan comme sa zone d'influence stratégique, et a toujours vu l'Inde - avec qui il est plusieurs fois entré en guerre au cours des dernières 65 années - comme un rival dans ce pays troublé.

Le président afghan Hamid Karzaï, qui a blâmé l'influence pakistanaise sur les talibans pour la majorité des violences dans son pays, a annoncé la semaine dernière qu'il se rendrait à Islamabad.

Les relations sont tendues entre les deux pays depuis des années, et Kaboul a accusé Islamabad d'appuyer les talibans contre le gouvernement afghan. L'élection d'un nouveau premier ministre pakistanais, il y a deux mois, a soulevé l'espoir, à Kaboul, que le Pakistan sera davantage porté à aider au lancement les négociations de paix avec les talibans que le précédent gouvernement.

Le Pakistan est vu comme un joueur essentiel dans le cadre du processus de paix afghan, et les États-Unis ont tenté d'obtenir son appui pour aider à pousser les talibans à négocier.

Islamabad a des liens avec les talibans remontant aux années 1990, et plusieurs dirigeants du groupe sont soupçonnés d'être emprisonnés ou de vivre en territoire pakistanais.