Le Parlement de Bahreïn a recommandé dimanche au gouvernement de retirer leur nationalité aux Bahreïnis, reconnus coupables d'actes terroristes dans ce pays du Golfe, théâtre depuis 2011 de troubles animés par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle.

Réuni en session extraordinaire à Manama à la demande du roi Hamad Ben Issa Al-Khalifa pour durcir la loi sur la lutte contre le terrorisme, le Parlement a recommandé d'«interdire les rassemblements, marches ou attroupements dans la capitale» et d'imposer, en cas de besoin, l'état d'urgence dans le pays.

Dans ses recommandations publiées par l'agence officielle Bna, il a demandé aussi au gouvernement d'engager des poursuites judiciaires contre les groupes politiques «qui incitent ou soutiennent des actes de violence et de terrorisme» ainsi que contre ceux qui utilisent les réseaux sociaux pour «propager de fausses informations» sur la situation dans le pays.

Il invite par ailleurs «les ambassadeurs et représentants des pays étrangers à ne pas s'ingérer dans les affaires internes de Bahreïn», dans une allusion à l'Iran constamment accusé à Manama de soutenir l'opposition chiite.

Les actes de violence, attribués à l'opposition, se sont multipliés ces derniers mois à Bahreïn, secoué depuis février 2011 par un mouvement de contestation animé par la communauté chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle dans le pays, dirigé par la dynastie sunnite des Al-Khalifa.

Une conférence de dialogue national a été lancée en février, mais ses travaux n'avancent pas et ont même été suspendus jusqu'à la fin août pour les vacances d'été.

Selon la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH), au moins 80 personnes ont été tuées depuis le début de la contestation.