La Haute-commissaire de l'ONU chargée des droits de l'homme, Navi Pillay, a demandé jeudi au gouvernement israélien de revenir sur un plan prévoyant le déménagement forcé de près de 40 000 Bédouins et la démolition de 40 villages dans le Néguev.

«Je suis inquiète que cette loi, qui cherche à légitimer des déplacements forcés et à déposséder des communautés indigènes de Bédouins du Néguev, soit votée par la Knesset», a indiqué la Haute-commissaire Navi Pillay, dans un communiqué.

Le Parlement israélien a approuvé en juin en première lecture un projet de loi qui prévoit le déménagement forcé de 30 000 à 40 000 Bédouins, la démolition d'une quarantaine de villages et la confiscation de plus de 700 000 dounams (70 000 hectares) de terres dans le Néguev. Deux nouveaux votes sont attendus pour que la loi soit définitivement adoptée.

«Si ce projet de loi est voté, cela va accélérer la démolition de communautés de Bédouins, les forçant à quitter leurs maisons, leur refusant leurs droits de propriété, et décimant leur culture traditionnelle et leur vie sociale au nom du développement», a alerté Mme Pillay.

Quelque 260 000 Bédouins vivent en Israël, la plupart dans ou aux alentours du désert du Néguev. Plus de la moitié habitent dans des villages non reconnus et sans services publics. La plupart des autres vivent également dans des conditions d'extrême pauvreté.

«En tant que citoyens israéliens, les Bédouins arabes peuvent prétendre aux mêmes droits à la propriété, au logement et aux services publics que n'importe quel groupe en Israël», a affirmé Navi Pillay regrettant qu'Israël «continue à poursuivre une politique discriminatoire de déplacement forcé contre ses propres citoyens arabes».

La communauté des Arabes israéliens, descendants des 160 000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d'Israël en 1948, compte aujourd'hui plus de 1,4 million de personnes, soit 20 % de la population totale. Elle souffre de discriminations, notamment en matière d'emploi et de logement.