Le décret d'un haut dignitaire religieux iranien estimant qu'il était autorisé pour un musulman victime d'une «soif extrême» de boire pendant le ramadan a provoqué une polémique au sein du clergé, rapportent jeudi les médias iraniens.

«Ceux qui ne peuvent supporter la soif peuvent boire juste assez pour étancher leur soif et (...) le jeûne ne sera pas invalidé», a assuré dans une fatwa (décret religieux) le Grand ayatollah Assadolah Bayat Zanjani, proche des réformateurs, en plein mois sacré du ramadan.

Ce décret a été rapidement critiqué par un autre Grand ayatollah, Nasser Makarem Shirazi, qui a exclu qu'on puisse «en même temps faire le jeûne et boire» et répété que la rupture du jeûne devait être compensée plus tard dans l'année.

Les médias ont rappelé les décrets du guide suprême iranien Ali Khamenei et du Grand ayatollah irakien Ali Sistani, selon lesquels «l'état de faiblesse ou la soif ne justifie pas qu'on rompe le jeûne», même si l'islam dispense certains malades.

L'ayatolah Zanjani, basé à Qom, s'appuie sur «deux récits religieux» concernant «certaines conditions climatiques ou géographiques» pour alléger le jeûne, qui dure 16 heures cet été.

Sur son site internet, il cite notamment «les périodes où le jour dure 21 heures ou quand il fait nuit pendant six mois», en se demandant si «un religieux peut demander aux gens de faire la prière deux fois par an ou de ne pas faire le jeûne».

Celui qui «tombe malade en observant le jeûne ou si sa maladie s'aggrave», de même que celui qui «ne supporte pas la soif extrême (...) comme les ouvriers qui font des travaux durs pendant une longue journée», peuvent boire sans avoir à compenser le jeûne par la suite, assure-t-il.

«L'imam Sadegh (6e imam du chiisme) dit lui-même que les personnes peuvent boire pour préserver leur vie et éloigner le danger», fait-il valoir.

Pendant le ramadan, les musulmans s'abstiennent de boire, de manger, de fumer et d'avoir des relations sexuelles, du lever jusqu'au coucher du soleil.