Au moins 40 personnes, dont 25 membres des forces de sécurité, ont été tuées jeudi en Irak dans une série d'attentats qui ont notamment visé des miliciens chargés de garder les oléoducs et des chiites, a-t-on appris de sources policières et médicales.

L'attaque la plus sanglante, par un groupe non identifié, a eu lieu sur une route entre Haditha et Baïji, à environ 200 km au nord de Bagdad où 11 miliciens chargés de la protection de l'oléoduc qui traverse cette région et trois soldats ont été tués, selon le lieutenant-colonel Majed Salah al-Nemraoui et le docteur Omar Adel.

Dans la soirée, quelques minutes après la levée du jeûne du Ramadan, un kamikaze conduisant une voiture piégée a fait exploser son véhicule près d'une tente où s'étaient rassemblés les invités pour marquer un enterrement chiite à Mouqdadiya, à 90 kilomètres au nord-est de Bagdad.

Un second kamikaze, cette fois à pied, a déclenché une ceinture d'explosifs au moment de l'arrivée des secours.

Au moins 10 personnes ont été tuées et 22 blessées, selon la police et une source médicale.

À Tikrit, à 160 kilomètres au nord de Bagdad, trois policiers ont été tués et cinq blessés dans la soirée par l'explosion de trois engins piégés, apprend-on de mêmes sources.

Par ailleurs, au moins trois personnes ont été tuées, dont un policier, et six blessées par l'explosion d'une voiture piégée conduite par un kamikaze à Bagdad, selon des sources sécuritaires.  Trois policiers ont également été tués et neuf blessés dans des attaques contre des commissariats à Khaldiah, près de Ramadi, et à Falloujah, dans l'ouest du pays, où au moins deux kamikazes se sont donnés la mort en faisant exploser des bombes. Un extrémiste a été abattu par ailleurs dans un échange de tirs, selon la même source.

À Mossoul, dans le nord du pays, un soldat a été abattu devant son domicile, tandis qu'un policier était tué et un autre blessé par l'explosion d'un engin piégé.

Un homme a également été abattu au sud de Mossoul,  selon la police et des sources médicales.

Dans la ville de Touz Khourmatou, au nord de l'Irak, l'explosion d'une voiture piégée a fait 32 blessés et deux autres voitures piégées ont fait 14 blessés à Kirkouk, également dans le nord du pays.

Mercredi soir, un kamikaze avait fait sauter sa voiture piégée au passage d'un convoi des forces de sécurité sur une autoroute de la province de Anbar dans l'ouest de l'Irak, tuant deux policiers et en blessant deux autres.

Par ailleurs, trois femmes ont été abattues par des balles dans la tête dans une maison à Bagdad mercredi soir, selon un responsable du ministère de l'Intérieur et un colonel de la police. Selon le colonel, il s'agissait de prostituées.

Sept femmes et cinq hommes avaient été abattus fin mai dans une maison close de Bagdad.

Ceci porte à plus de 240 le nombre de personnes tuées dans des actes de violence en Irak depuis le début du mois, selon un bilan établi par l'AFP.

Le spectre d'une guerre civile plane sur l'Irak, où un regain de violence confessionnelle entre sunnites et chiites pourrait plonger le pays dans le sang, a averti mercredi le responsable de la mission onusienne pour les droits de l'Homme.

«L'Irak est à la croisée des chemins. Je ne dirais pas que nous sommes déjà dans une guerre civile, mais les chiffres ne sont pas bons», a déclaré Francesco Motta à l'AFP.

Selon l'ONU, jusqu'à 30.000 personnes auraient péri en 2007.